L'aviation éthiopienne a lancé ce dimanche 24 octobre une nouvelle frappe au Tigré, cette fois dans l'ouest de cette région septentrionale en guerre, a annoncé une porte-parole du gouvernement.
"Aujourd'hui le front ouest [de Mai Tsebri, ndlr] qui servait de centre d'entraînement et de poste de commandement au groupe terroriste TPLF a été visé par une frappe aérienne", a déclaré à l'AFP cette porte-parole, Selamawit Kassa, en référence au Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).
Il s'agit du septième bombardement aérien de l'armée fédérale sur le Tigré depuis le début de la semaine. Deux d'entre eux avaient touché lundi la capitale de la région, Mekele, une première depuis le début du conflit il y a près d'un an, causant la mort de trois enfants et faisant plusieurs blessés, selon l'Onu.
Trois autres frappes ont touché la capitale régionale et une autre une cible à environ 80 kilomètres à l'ouest de la ville.
Le 22 octobre, le porte-parole du secrétaire général de l'Onu, Stéphane Dujarric, a annoncé la suspension par les Nations unies de tous les vols humanitaires à destination de Mekele, capitale régionale du Tigré, après une frappe qui avait fait 11 blessés et contraint un vol d'aide de l'Onu à rebrousser chemin vers Addis-Abeba.
Situation en Éthiopie
Le nord de l'Éthiopie est dans l'épicentre d’un conflit depuis novembre 2020. Les autorités éthiopiennes ont alors accusé le TPLF d'avoir attaqué une base militaire. Le 4 novembre, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed y a envoyé l'armée qui a pris le contrôle de la région, et notamment de la ville de Mekele en moins d'un mois.
L'Érythrée, qui a soutenu les forces gouvernementales, a annoncé au printemps le retrait de ses troupes du Tigré. En juin, le TPLF a repris Mekele. Le gouvernement éthiopien a alors annoncé un cessez-le-feu inconditionnel, mais le TPLF a poursuivi son offensive dans les régions voisines et pris le contrôle d'une grande partie du sud du Tigré. Les autorités de la région voisine de l'Afar ont aussi signalé des affrontements entre les rebelles et les forces pro-gouvernementales.
Début août, les États-Unis ont exigé que les séparatistes du Tigré retirent leurs troupes d'une autre région éthiopienne voisine, l'Amhara.