Pour la Corée du Nord, les USA "exacerbent les tensions" dans le détroit de Taïwan

Alors que Taïwan s’est retrouvé au centre de la rivalité entre Pékin et Washington, Pyongyang a déclaré que les États-Unis attisaient la tension dans la région, prônant l’indépendance de l’île "qui fait partie intégrante" de la Chine.
Sputnik
Le vice-ministre nord-coréen des Affaires étrangères, Pak Myong Ho, a affirmé que les États-Unis alimentaient les tensions dans le détroit de Taïwan, relate l’agence de presse CTAK.
"Ces derniers temps, les États-Unis exacerbent les tensions militaires, incitant à l'indépendance de Taïwan qui fait partie intégrante du territoire chinois. Rien que cette année, les États-Unis ont dépêché à la première occasion venue toute sorte de cuirassés dans le détroit de Taïwan sous prétexte de +liberté de navigation+. Il y a quelque temps, ils ont même mobilisé le cuirassé de leur allié uniquement pour augmenter la tension dans le détroit", a affirmé le responsable.
Pékin avait fustigé une "grave atteinte" à ses relations avec Washington, après l'annonce de la présence de forces militaires américaines à Taïwan dans l’objectif de former l'armée de l'île.

La Maison-Blanche rétropédale

Le porte-parole du département d'État américain, Ned Price, a précédemment constaté que l'administration américaine était inquiète face à "l'activité militaire provocatrice" de la Chine près de Taïwan et qu’elle avait l’intention de "continuer à aider l’île à conserver une capacité d’autodéfense suffisante".
Le 21 octobre, Joe Biden est allé jusqu’à affirmer que les États-Unis étaient prêts à défendre militairement Taïwan en cas d’offensive de Pékin. Une déclaration après laquelle la Maison-Blanche a été forcée de rétropédaler, remarque ABC News. Sa porte-parole, Jen Psaki, a assuré que la politique américaine à l’égard de Taïwan restait inchangée. Une politique de longue date, dite d'ambiguïté stratégique, qui prévoit que Washington soutienne Taïwan dans la construction et le renforcement de sa défense sans pour autant promettre de manière explicite une aide en cas d’attaque.
D’ailleurs, les Taïwanais, dans leur majorité, ne croient pas que l’île puisse se retrouver au cœur d’un conflit militaire entre la Chine et les États-Unis. Deux sondages réalisés cette année indiquent qu’environ 60 % d’entre eux jugent improbable une tentative d’invasion de l’île par l’armée chinoise dans les années à venir, rapporte Le Monde.

Les contacts

Les relations officielles entre le gouvernement central de la Chine et sa province insulaire ont été interrompues en 1949, après que les forces du parti Kuomintang de Tchang Kaï-chek, défaites dans la guerre civile contre le PC chinois, se sont installées à Taiwan.
Les contacts informels et d’affaires entre l'île et la Chine continentale ont été relancés à la fin des années 1980. Depuis le début des années 1990, les deux parties ont renoué des contacts par le biais d'ONG comme l'Association pour les relations entre les deux rives du détroit de Taiwan (ARATS) et la Fondation des échanges entre les deux rives (SEF), établie à Taïwan.
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