Les ambassadeurs, dont le représentant de la France, qui ont appelé cette semaine à la libération immédiate de l'homme d'affaires Osman Kavala, emprisonné sans jugement depuis 2017, ont été déclarés "personae non gratae" par le Président turc.
Osman Kavala est accusé par la justice turque d'avoir financé des manifestations en Turquie en 2013 et d'être impliqué dans la tentative de coup d'État de juillet 2016, ce qu'il dément.
Les ambassades de 10 pays, la France, le Canada, l’Allemagne, les États-Unis, la Finlande, les Pays-Bas, la Nouvelle Zélande, le Danemark, la Norvège et la Suède, avaient précédemment lancé cet appel à le libérer.
Une démarche qui a débouché sur la convocation des représentants de ces pays au ministère turc des Affaires étrangères pour leur rappeler l’indispensabilité de respecter la convention de Vienne sur les relations diplomatiques.
"J’ai ordonné à notre ministre des Affaires étrangères d’appliquer immédiatement des mesures pour déclarer ces 10 ambassadeurs "personae non gratae", a indiqué le chef de l’État turc.
Affaire Kavala
Depuis 2013, cet opposant, activiste et philantrope, âgé de 64 ans, fait l’objet d’accusations pour des tentatives de déstabiliser la Turquie. En particulier, il est visé pour avoir soutenu en 2013 les manifestations antigouvernementales connues sous le nom de mouvement de Gezi, dirigé contre M.Erdogan, qui était Premier ministre à l’époque. En février 2020, il a été acquitté de ces accusations.
Ensuite, il a été accusé de tentative de renverser le gouvernement au moment de la tentative de coup d'État de 2016. Ankara n’a pas répondu en 2019 aux sollicitations de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) ayant réclamé sa "libération immédiate".
Selon la justice turque, il doit rester incarcéré au moins jusqu'au 26 novembre. Le Conseil de l'Europe a récemment mis en garde Ankara contre d'éventuelles sanctions si l'opposant n'est pas libéré d'ici sa prochaine session en novembre.