Le Kremlin juge que le dialogue avec l’Otan "n’est pas nécessaire"

La Russie a suspendu le dialogue avec l’Otan suite à l’expulsion de diplomates russes car elle juge qu’il "n'est pas nécessaire en de telles circonstances". En effet, Moscou dénonce les tentatives de rejeter sur lui la faute de la détérioration de ces relations.
Sputnik
Le nouveau plan de défense de l'Otan montre que la décision de la Russie de mettre fin au dialogue officiel avec l'Alliance était adéquate, selon le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Le Kremlin estime que ce n'est plus nécessaire, précise-t-il.
"Cela ne fait que confirmer de la manière la plus éclatante la justesse des décisions prises par la Russie quelques jours plus tôt concernant la rupture du dialogue officiel avec l’Otan. Il n'est tout simplement pas nécessaire. Le dialogue n'est pas nécessaire en de telles circonstances, et ces conceptions de l’Otan le confirment une fois de plus", a expliqué Dmitri Peskov.
Une communication diplomatique normale, dans le contexte des mesures inamicales décidées par l’Otan à l'encontre de la Russie, est impossible, a ajouté à son tour le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexandre Grouchko. Toutefois, Moscou ne coupe pas complètement les liens avec l’Alliance.
"Le dialogue se construira de toute façon. J'ai déjà dit que nous maintiendrons des contacts normaux avec toutes les capitales [des pays membres] de l'Otan. Il est clair que la sécurité européenne restera à l’ordre du jour de nos contacts politiques", a-t-il souligné.

Augmentation de l’activité militaire

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères a en outre constaté un renforcement continu des capacités militaires de l'Otan aux frontières russes. Il ne s’agit pas seulement d'une activité militaire accrue, d'un grand nombre d'exercices comportant désormais une composante stratégique, mais aussi de la construction d'infrastructures, d'aérodromes, d'entrepôts, du déploiement d'équipements pour les renforts, d'infrastructures portuaires. Tout cela "crée de nouvelles réalités militaires sur le terrain", indique l’homme politique.
"Nous observons une activité accrue en Bulgarie et en Roumanie, et elle [l’Alliance] mène à la transformation aussi de la mer Noire en une arène de confrontation militaire; la mer Baltique ils l’ont déjà transformée en une arène de rivalité militaire. [...] C'est une voie extrêmement dangereuse, pleine de risques d'incidents militaires", a fait savoir Alexandre Grouchko.
L’Otan renforce ses infrastructures militaires et multiplie les vols de ses avions tactiques et de reconnaissance à proximité immédiate des frontières russes, avait auparavant constaté le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou. Il avait qualifié la situation militaro-politique dans les régions frontalières de compliquée.
Qui plus est, Alexandre Grouchko a dénoncé toute tentative des dirigeants de l’Otan de rejeter la faute de la détérioration des relations avec la Russie sur Moscou.
"Nous avons attiré l'attention sur le fait que de nombreux hommes d'État de l’Otan tentent d'une manière ou d'une autre de justifier les actions de l'Alliance dans cette situation, en essayant de nous en faire porter le chapeau. Nous sommes fermement convaincus que les personnes qui ont pris la décision -et cette décision ne peut être prise que par consensus au sein de l’Otan- ont compris le degré de responsabilité des dommages qu'elles ont causés. Dans ces circonstances, nous n'acceptons aucun argument qui leur permettrait de faire peser la responsabilité de la détérioration des relations avec l'Alliance sur les épaules de la Russie", a déclaré le vice-ministre.
Pour rappel, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a fait savoir le 18 octobre, qu’en réponse à l'expulsion de diplomates russes de l'Otan, la Russie, outre la suspension des travaux de la mission de liaison militaire de l’Alliance à Moscou, son bureau d'information interrompt également son activité. La mission permanente de la Russie auprès de l’Alliance est aussi suspendue à partir du 1er novembre. Pour contacter la Russie, l'Otan doit désormais passer par l'ambassadeur russe en Belgique.
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