Erdogan tacle les réseaux sociaux et exhorte les pays turcophones à créer des médias indépendants

Ankara souhaiterait voir se développer des médias indépendants dans les pays turcophones pour contrer l’influence des réseaux sociaux et celle des médias occidentaux. Le traitement médiatique du conflit au Haut-Karabakh n’a pas plu au Président turc.
Sputnik
À couteaux tirés avec plusieurs pays occidentaux qui réclament la libération du militant Osman Kavala, le Président Erdogan en a remis une couche au forum médiatique du Conseil turc.
Dans un message vidéo, le chef d’État a incité les contrées turcophones à développer des médias indépendants. Une façon de se soustraire à la fois à l’emprise de réseaux sociaux devenus incontrôlables et au point de vue des médias occidentaux. Une indépendance médiatique comparable à l’autonomie dans le secteur de la défense, a affirmé le dirigeant turc.
"Les réseaux sociaux opérant sans contrôle sont devenus une menace pour la démocratie, la paix sociale et la sécurité nationale des États. Nos pays doivent former un système d'information et des médias indépendants ―comme la Turquie le fait dans le domaine militaire", a ainsi déclaré Erdogan dans son message.
Le Président turc a par ailleurs souligné qu’aucune société n’était à l’abri des "effets dévastateurs du fascisme numérique". Une attaque en règle contre les réseaux sociaux, sur lesquels le dirigeant a récemment été mis à mal, en particulier pour sa gestion des incendies estivaux. Une nouvelle loi de régulation de ces plateformes doit d’ailleurs être examinée par le Parlement turc en octobre.

Traitement du conflit au Haut-Karabakh

Le Président turc a également attaqué les médias occidentaux, leur reprochant un deux poids deux mesures dans leur couverture du conflit au Haut-Karabakh. Il a fustigé un "embargo de l’information" et accusé les médias occidentaux d’avoir fait le jeu de l’armée arménienne en ne s’attardant pas sur certaines frappes ayant touché des civils.
"Les doubles standards dans le domaine de l'information, dont nous avons été témoins pendant la guerre du Karabakh, ont confirmé l'importance de la lutte contre la désinformation et des mensonges pour nos pays", a ainsi souligné Erdogan.
En première ligne au Haut-Karabakh pour défendre son allié azéri, Ankara avait déployé des soldats en novembre 2020. La Turquie avait également été pointée du doigt pour avoir laissé passer des djihadistes syriens voulant se rendre sur le théâtre des hostilités. Moscou et Washington avaient affirmé détenir des preuves de ces mouvements.
Le conflit dans le Haut-Karabakh s’était finalement soldé par un cessez-le-feu signé en novembre 2020, actant la restitution d’importants territoires à l’Azerbaïdjan. De nouvelles tensions étaient survenues en juillet dernier, trois soldats arméniens trouvant la mort dans les combats, selon Erevan.
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