«Oui, on entend souvent ça avant les élections, c’est vrai. Mais là vous avez l’addition de plusieurs problèmes qui rendent cette élection présidentielle déterminante.»
Ancien patron de presse, l’éditorialiste Éric Revel considère la prochaine échéance présidentielle comme la dernière voie de sortie de crise pour la France. Démocratique, tout au moins. Dans son ouvrage qui vient de paraître, Fenêtre de tir (Éd. Ring), il dresse l’inventaire des périls qui selon lui menaceraient aujourd’hui le pays. De la colère sociale aux «questions identitaires» en passant par la «communautarisation» ou «la montée en puissance de la cancel culture».
Pour cet observateur de la vie politique française de ces quarante dernières années, le grand défi qui attend le prochain Président sera sans nul doute la restauration (pressée) de «l’autorité républicaine». À tous les étages de la société, du chef de l’État au professeur de lycée.
L’auteur va jusqu’à évoquer l’hypothèse selon laquelle le Président sortant puisse ne pas se porter candidat à sa propre réélection en 2022.
«On est quand même à six mois de l’élection présidentielle, donc il peut se passer encore plein de choses, prédit Éric Revel. Emmanuel Macron a déjà évoqué cette possibilité qui paraît peu vraisemblable, en effet. Mais dans un pays fracturé comme le nôtre, fragilisé par la crise sanitaire, où il y a une crise sociale très profonde, on ne sait pas comment les choses vont tourner pour lui.»