«À quoi bon se faire trouer la peau si on vote trois semaines plus tard?», résume à notre micro Fabrice Grimal. «La dynamique du mouvement» peine à redémarrer, constate avec amertume cet entrepreneur de profession, Gilet jaune de la première heure. La faute selon lui à l’année électorale en cours, et plus encore à «la peur des violences physiques et des armes mutilantes».
En mars 2020, le mouvement des Gilets jaunes, débuté en novembre 2018, prenait fin après la décision du gouvernement de confiner la population française. Après quelques reprises éparses arrêtées par les restrictions sanitaires successives et une manifestation timide samedi dernier, l’heure est-elle au grand retour des manifestants? Tous les ingrédients sont réunis pour que la mobilisation grossisse, estime-t-il, notamment avec l’hybridation du mouvement originel avec la mobilisation antipass.
Pour Fabrice Grimal, bien que le mouvement antipass soit «plus clivant» au sein de la population, une «continuité» existe entre ces deux contestations. Également délégué du collectif La Concorde citoyenne, notre interlocuteur prédit qu’avec cette convergence le mouvement des gilets jaunes est donc «appelé à monter crescendo» dans les mois à venir. L’accalmie actuelle, «en trompe-l’œil», s’explique selon lui aussi par l’année électorale en cours qui «occupe les esprits et la sphère médiatique».
«Pour le moment, en apparence, Macron a sauvé la situation. En apparence seulement. Dès que les faillites vont apparaître, c’est à ce moment-là que des gens vont reprendre le mouvement», annonce celui est aussi engagé dans la prochaine élection présidentielle du fait de sa désignation par plusieurs groupes de Gilets jaunes.