Des affiches menaçantes sont apparues dans la nuit du 18 au 19 octobre dans le centre-ville de Poitiers (Vienne). Elles visaient un établissement scolaire privé catholique, l’Union chrétienne de Poitiers, l’accusant d'homophobie et de transphobie et de propos haineux et réactionnaires, relate France Bleu Poitou. La police a pris l’affaire "très au sérieux", souligne le média.
Les affiches, placardées notamment sur les portes du collège, près de la cathédrale et sur une chapelle, disaient: "Nous dénonçons cet enseignement qui entretient le sexisme, l’homophobie, et la transphobie, en diffusant par exemple des stéréotypes de genre binaires et traditionnels" mais aussi appelaient à "brûler l'usine à fachos". Le logo de l'établissement y était représenté au milieu de flammes.
Les auteurs anonymes du texte précisent s’attaquer "à la montée de l’extrême droite en France et plus localement à Poitiers, auquel ce genre d’enseignements en vases clos participe".
Un choc
L'école, qui compte 700 élèves de la maternelle au lycée, a déposé plainte. Sa direction se dit choquée. "C’est une liste de calomnies qui sort de nulle part. Cette école on l’aime, on l’a choisie et on y est attachés", a indiqué à France 3 Christian Brun, le président de l’association de parents d’élèves de l'Union chrétienne, pour qui ces accusations sont "décousues et infondées". Et de souligner que l’école accueille "toutes les religions et toutes les origines".
Une enquête a été ouverte mais, pour l’instant, "aucune piste n'est privilégiée" par les enquêteurs, selon la police citée par France 3. La présence de la police a été renforcée près de l'école. Or, des collectifs d’extrême gauche ou de défense des droits LGBT sont notamment soupçonnés, selon Franceinfo.
Un prof homosexuel harcelé
Début septembre, Le Parisien relatait l’histoire d’un professeur vacataire de l'Essonne ayant déposé deux plaintes pour avoir subi un harcèlement homophobe et des menaces de mort en raison de son orientation sexuelle dans l’établissement catholique de Notre-Dame-de-Sion, à Evry-Courcouronnes, où il enseignait depuis 2020. Le parquet a lancé une enquête.
"Dès mon arrivée, on m’a fait comprendre que je n’étais pas à ma place, et qu’on aurait ma tête, racontait-il. On m’a traité de collabo, de petite pute, de sale PD, et lancé qu’un homosexuel n’avait pas sa place dans un établissement catholique". Il s’agissait d’une dizaine de ses collègues qui s’en seraient pris à lui durant des mois.