La viande halal imposée dans une cantine de Sciences Po Grenoble fait polémique

"La viande halal ne doit pas être imposée aux étudiants de Sciences Po",lance une pétition suite à une annonce en ce sens de l’association gérant la cantine universitaire de Grenoble. La Cafet’ en Kit s’apprête en effet à exclure du menu toutes sortes de viande qui ne sont pas halal.
Sputnik
Nouvelle polémique à l’Institut d’études politiques de Grenoble. L’Union nationale interuniversitaire (UNI) a lancé une pétition dénonçant la décision de la cafétéria universitaire de ne plus servir que de la viande halal.
L’association Cafet’ en Kit est agréée par Sciences Po Grenoble et dispose "d’un espace exclusif dans l’IEP pour distribuer ses repas", rappelle l’Union, en dénonçant un "nouvel acte de soumission à l’idéologie woke et à l’islamisme".

"Respecter l’idéal républicain"

"Nous demandons ainsi à ce que Sciences Po Grenoble fasse respecter l’idéal républicain dans l’enceinte de son école", a écrit l’UNI sur Facebook.
La Cafet’ en Kit a annoncé sa décision dans une publication Instagram où elle louait notamment un "nouveau fournisseur" ayant rendu possible le passage à la viande "100% halal". La publication a depuis été supprimée mais aucun démenti n’a été fait.
L’UNI finit sa pétition en exigeant "que Sciences Po Grenoble refuse qu’une association agréée et disposant de locaux dans son école contraigne les étudiants à consommer de la viande halal". "Sans même parler de la cruauté de cette pratique, les animaux étant conscients lorsqu’ils sont abattus, ce choix est fait au motif de "l’inclusivité" alors que les pratiquants d’une religion sont favorisés au détriment des autres".

"Climat anxiogène"

Les militants rappellent aussi que Sciences Po Grenoble a déjà créé une polémique l’année dernière à cause de la mise en pâture de deux professeurs ayant défendu la liberté d’expression, mais "le climat anxiogène ne s’est pas amélioré dans l’école. Les professeurs mis en danger ne reçoivent toujours aucun soutien de la part de l’administration malgré la persistance des menaces".
Le procureur de la République de Grenoble avait ouvert, en mars dernier, des enquêtes pour injure publique envers un particulier et pour dégradation de bien par inscription, signe ou dessin. Car les identités de deux professeurs accusés d’islamophobie avaient été placardées sur les murs de l’établissement. L'affiche, confectionnée par l'Union syndicale de l'IEP de Grenoble (USIEPG), disait: "Des fascistes dans nos amphis. Démission. L'islamophobie tue."

"Des dizaines d’incidents isolés dessinent un phénomène"

Commentant la situation sur Sud radio, la journaliste Élisabeth Lévy a noté que "plusieurs points, ça fait une ligne: des dizaines d’incidents isolés dessinent un phénomène". Selon les observations de l'UNI, les étudiants musulmans sont "ultra-minoritaires" et "il n’y a jamais de revendication concernant des repas casher ou du poisson le vendredi [coutume chrétienne, ndlr]", a-t-elle encore observé.
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