À moins de six mois de la présidentielle, l’ancien chef de l’État François Hollande a étrillé les deux principaux candidats putatifs et apporté son soutien à la maire de Paris.
Intervenant sur BFM TV, l’ancien Président socialiste s’en est pris à son successeur, Emmanuel Macron, qui a lancé sa campagne pour la présidentielle de 2017 alors qu’il était son ministre de l’Économie et bien que le chef de l’État pensait encore à se représenter.
"Il a été candidat alors que je n’avais pas fait connaître ma décision. Il a longtemps affirmé [son soutien]. Il me l’a dit jusqu’au moment où il ne m’a plus soutenu et qu’il a fait un autre choix. La trahison fait partie de la vie politique. Je le regrette, mais c'est un fait. Il y a toujours des successions de personnes qui sont douloureuses", a avancé M.Hollande.
De plus, l’ex-chef de l’État, qui a écrit dans son dernier livre qu’Emmanuel Macron "saute d’une conviction à l’autre comme une grenouille sur des nénuphars", a pointé des erreurs commises par Macron au cours de son quinquennat.
"Il y a eu des erreurs graves depuis le début du quinquennat. Ça aurait pu être le deuxième mandat de Nicolas Sarkozy: suppression de l'ISF, ordonnances travail, remise en cause des droits des chômeurs. L'inconstance est la marque de ce quinquennat [...]. Il a des convictions, mais pas de doctrine. Il est important d'avoir des références, une ligne de conduite. Ce qui a marqué ce quinquennat, c'est une forme non pas de pragmatisme, il est nécessaire, mais d’opportunisme qui fait qu’on est passé du 'pognon de dingue' au 'quoi qu'il en coûte'", a-t-il ironisé.
Sur les autres acteurs politiques
François Hollande a défendu la candidature de la maire de Paris: "Anne Hidalgo est socialiste, je voterai pour elle".
Toutefois, quant à la candidature d’Éric Zemmour, qui ne s’est pas déclaré candidat, il a dénoncé ses discours sur l’immigration, sur la perte d’identité, sur le "grand remplacement", en passant par les tentatives de "falsification de l’histoire".
"Éric Zemmour ne sera pas le Président de la République. L’extrême droite ne gagnera pas l’élection présidentielle. Mais les idées, les thèmes, les discours, les mots, les démons, devrais-je dire, qui se sont inoculés, eux sont dangereux", a-t-il estimé.
"La présidentielle, ce n'est pas un divertissement, ce n'est pas une tombola [...]. C'est celui qui peut engager la force, déclencher l'arme nucléaire [...] et prendre des décisions qui peuvent décider de la guerre ou de la paix [...]. Prendre un farfelu dangereux comme éventuel Président de la République, c'est prendre un risque, pas seulement pour soi, mais pour son pays", a jugé François Hollande.