En déplacement ce 21 octobre à Avignon, le ministre de l’Intérieur est revenu sur la question des plaintes pour des violences intrafamiliales et conjugales.
Après plusieurs cas, parfois sanglants comme celui de Chahinez immolée par le feu par son mari, Gérald Darmanin a fait de la lutte contre les violences domestiques une de ses priorités. Récemment, sous le hashtag #DoublePeine sur Twitter, des femmes ont posté des témoignages indiquant qu’elles n’auraient pas pu déposer plainte ou auraient été mal accueillies dans un commissariat ou une gendarmerie.
À Avignon, il a rassuré qu'"à n'importe quelle heure du jour et de la nuit, une dame qui vient déposer plainte doit être reçue".
Selon Le Parisien, le ministre de l’Intérieur et la ministre déléguée, Marlène Schiappa, ont adressé un télégramme aux préfets expliquant que les enquêtes pour violences conjugales ou sexuelles doivent être traitées avec "une célérité particulière".
"Une victime d’une infraction pénale, quelle que soit l’infraction qu’elle entend dénoncer, peut être accompagnée de son avocat si elle le souhaite lors du dépôt de plainte. Cette présence de l’avocat n’est pas obligatoire mais ne peut en aucun cas être refusée par les services de police et de gendarmerie", ont-ils également soutenu.
Des brigades mobiles pour recueillir les plaintes
Les ministres ont annoncé d’ailleurs le 13 octobre mettre en place d’ici la fin de l’année et de façon temporaire "la plainte chez autrui", pour améliorer la prise en charge des victimes.
"Si vous êtes une femme violentée et que vous avez choisi d’être chez votre assistante sociale, votre amie, votre maman, à la mairie et que vous avez peur du commissariat (l’accueil qu’on peut vous apporter, le regard des autres, la difficulté de rentrer dans un commissariat, ce n’est jamais évident)", alors les forces de l’ordre pourront se déplacer, a-t-il poursuivi.
Le dépôt de plainte à l’hôpital, mis en place dans le cadre du Grenelle des violences conjugales, est déjà expérimenté et doit être prochainement étendu à l’ensemble du territoire.
190.000 plaintes par an
Toutefois, M.Darmanin a reconnu les très "nombreux" contentieux auxquels font face les services de police et de gendarmerie, rappelant le nombre de 190.000 plaintes suivies chaque année.
Il a d’avance ajouté qu'il fallait pour les victimes "absolument prévenir quoiqu’il arrive le parquet et absolument [se] présenter à une unité médicale s’il le fallait".