Un député LR dénonce un lycée où les profs hommes ne serrent pas la main à leurs collègues femmes

Soulevant la question de la laïcité à l’école, le député LR Éric Diard a évoqué "un lycée professionnel" dans le nord-est du pays où les professeurs de sexe masculin refusent de serrer la main des professeurs de sexe féminin. Une preuve, selon lui, que Jean-Michel Blanquer ne fait rien pour régler le problème.
Sputnik
Lançant mardi 19 octobre un plan de formation des enseignants à la laïcité, Jean-Michel Blanquer a appelé les professeurs qui militent contre les valeurs de la République à quitter le métier. Cependant, pour Éric Diard, député Les Républicains (LR) des Bouches-du-Rhône, au lieu de passer aux actes, le ministre de l’Éducation nationale ne fait que des déclamations.
En guise de preuve, l’élu a évoqué la situation d’un lycée qui ne se conforme pas aux règles de la laïcité. Il a souligné que le ministre était au courant.
"Ce que je reproche au ministre, c’est qu’il déclame mais ne fait rien. Je prends un exemple, il y a un lycée professionnel, il le sait très bien, dans le nord–est de la France, où les professeurs de sexe masculin ne se réunissent qu'entre eux. Ils refusent même de serrer la main aux enseignantes de sexe féminin. Que fait le ministre? Rien, à part leur dire 'si vous voulez, vous partez'", a-t-il regretté sur CNews.

Hommage à Samuel Paty

Le député est également revenu sur la mémoire de Samuel Paty et a déploré le fait que les cérémonies d’hommage à l’enseignant, décapité par un terroriste il y a un an, n’avaient pas été obligatoires pour tous les établissements scolaires.
"Il avait une occasion aussi de repérer les problèmes des élèves et des parents d’élèves en imposant l’hommage à Samuel Paty et pas en disant 'on peut organiser l’hommage à Samuel Paty'. On vous parle de 90 incidents mais il y a beaucoup d’établissements qui n’ont pas organisé d’hommage", a-t-il ajouté.
En effet, le document publié en octobre sur le site du ministère indique que "les écoles et établissements pourront rendre hommage à la mémoire de Samuel Paty et consacrer la dernière heure de cours à un temps d’échanges, dont le contenu sera laissé au choix des équipes en fonction de leur situation respective".
Or, précise le document, "l’heure n’a pas vocation à être un retour sur ce qui s’est passé il y a un an, ni une évocation de Samuel Paty ou de sa mémoire, mais doit porter sur les questions que pose cet assassinat sur le rôle et la place du professeur".
Cette dernière phrase a indigné le collectif Les professeurs avec Zemmour qui sur Twitter dénonce "le scandale".
Pour rappel, le collectif a publié le 15 octobre dans Le Figaro une tribune signée par 50 enseignants qui appelaient à soutenir la candidature de l’essayiste à l'élection présidentielle 2022. Pour le moment, Éric Zemmour ne s’est pas officiellement porté candidat.
Une minute de silence perturbée
Alors que des millions d’élèves en France ont rendu vendredi 15 octobre hommage à Samuel Paty par une minute de silence, le ministère de l’Éducation nationale a compté une centaine d’incidents lors des cérémonies.

En 2020, les hommages à l’enseignant décapité ont été également marqués par des centaines d’incidents. Le ministre de l'Éducation a fait part de 739 cas, dont 23% concernaient le primaire, 48% le collège, 18% le lycée général et technologique et 11% le lycée professionnel.
Quant à leur caractère, 20% ont été des provocations, 20% des contestations, 17% des apologies du terrorisme, 12% des refus de participation ou 5% des menaces. Suite à ces signalements, 44 exclusions définitives et 131 exclusions temporaires, 4 blâmes ainsi que 48 avertissements ont été effectués.
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