Face à la hausse des prix de l’énergie, les Français voient désormais le pouvoir d’achat comme le thème qui comptera le plus dans leur choix à l’élection présidentielle de 2022. Ce sujet opère une nette progression depuis quatre mois en comparaison aux autres, indique le sondage Elabe pour BFM TV publié ce mercredi.
En effet, en juin dernier, la sécurité était la principale préoccupation des personnes interrogées (38%), mais se retrouve relégué à la deuxième place (30%), devant l’immigration (27%) et la santé (26%). Évalué à 33% au début de l’été, le pouvoir d’achat se situe désormais à 45%, loin devant le reste. Cette progression est d’autant plus marquée dans les communes rurales (+22 points) et les petites agglomérations (+18 points).
Mauvaise nouvelle pour Emmanuel Macron, 57% des sondés ont le sentiment que leur pouvoir d’achat a diminué depuis qu’il est arrivé au pouvoir. Chez ceux qui bouclent difficilement leurs fins de mois, ce chiffre monte à 74%. Les postes de dépense qui ont le plus augmenté sont se chauffer (63%) et se nourrir (62%). Un quart des Français a dû renoncer à certains produits alimentaires ou à chauffer convenablement leur logement.
Qui peut remédier au problème?
Par ailleurs, aucun candidat (déclaré ou non) ne semble convaincre les électeurs d’être en capacité d’améliorer le pouvoir d’achat. Le chef de l’État obtient la plus haute cote de confiance (30%), suivi de Xavier Bertrand (27%) et Marine Le Pen (24%). Cette dernière a d’ailleurs profité de la publication du sondage pour rappeler sa dernière proposition en la matière: baisser la TVA de 20% à 5,5% sur les énergies.
Éric Zemmour est celui qui récolte le plus d’avis "pas confiance du tout" sur cette question (61%), mais bénéficie de plus de confiance (19%) que Yannick Jadot (17%) et Anne Hidalgo (16%). Invité ce mercredi sur RTL, le candidat à l’investiture des Républicains Michel Barnier appelle à ce que "l’État cesse de s’enrichir quand les Français s’appauvrissent" et réclame une baisse des taxes. 18% des personnes interrogées lui feraient confiance pour améliorer le pouvoir d’achat.
Le sondage a été réalisé par Internet les 18 et 19 octobre auprès de 1.002 personnes de 18 ans et plus représentatives de la population française. La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Prix de l’énergie
La préoccupation de plus en plus importante pour le pouvoir d’achat ces derniers mois coïncide avec la hausse des prix de l’énergie, que ce soit le gaz, l’électricité ou les carburants. La tendance s’explique principalement par la reprise économique mondiale après la pandémie de Covid-19, ce qui a engendré une forte hausse de la demande par rapport à l’offre.
Alors que les prix à la pompe dépassent les sommets atteints au début de la crise des Gilets jaunes, certains se sont à nouveau mobilisés le week-end dernier. Afin d’éviter des vagues de contestation comparables à il y a trois ans, le gouvernement multiplie les annonces. Après des premières mesures sur le gaz et l’électricité, il promet des annonces sur les carburants "d’ici la fin de semaine". La piste la plus souvent évoquée, notamment par Bruno Le Maire, est un chèque carburant qui bénéficierait aux six millions de ménages les plus modestes, une baisse des taxes étant jugée trop chère.