Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées place de la République à Strasbourg samedi 16 octobre pour dénoncer l’islamophobie à l’appel des associations Mosquée de l'Elsau et Ciel (Citoyens de l’Elsau), rapporte Les Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA).
L’appel à manifester a été lancé suite à une descente de police dans la mosquée de l’Elsau le 12 octobre au petit matin et à la menace de sa fermeture administrative au nom de la lutte contre le séparatisme.
La manifestation des fidèles s’est tenue sous le mot d’ordre "Non à l’islamophobie".
Le quotidien régional signale que les responsables de la mosquée ont dénoncé une "intimidation dirigée contre les musulmans, qu’on voudrait stigmatiser".
"Si vous avez des preuves que nous prêchons la haine à la mosquée de l’Elsau, venez avec des preuves", cite DNA.
La maire déjà alertée sur "ce lieu de culte"
La maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, a salué l’action des forces de l’ordre.
"La préfecture m’avait déjà alertée concernant ce lieu de culte, nous échangeons régulièrement sur ce dossier. Ce dialogue et cette coopération concrète s’inscrivent dans le cadre du processus de lutte contre la radicalisation que nous avons engagé conjointement sur le territoire", a-t-elle indiqué dans un communiqué publié jeudi 14 octobre.
La mosquée de l’Elsau fait partie des "76 mosquées soupçonnées de séparatisme", évoquées par Gérald Darmanin en décembre dernier.
Une action massive contre le séparatisme
Le ministre de l’Intérieur avait annoncé "une action massive et inédite contre le séparatisme". Il avait averti que les mosquées en question allaient "être contrôlées" et que "celles qui devront être fermées le seront".
Intervenant au Sénat début mars, il a annoncé des contrôles dans 89 mosquées soupçonnées de "séparatisme" après l’entrée en vigueur de la loi "confortant le respect des principes de la République".
Le ministre a détaillé que le nombre de mosquées contrôlées évoluait en fonction des informations "des renseignements territoriaux".
Dans une interview au Figaro fin septembre, il a annoncé "650 fermetures de lieux fréquentés par des fondamentalistes".
"Par ailleurs, les 89 lieux de culte soupçonnés d’être radicaux et répertoriés par les services de renseignement ont tous été contrôlés depuis novembre et un tiers sont désormais fermés ou hors d’état de nuire", a-t-il précisé.