L’ambassadeur de France à Minsk explique son départ aux Biélorusses

L’ambassadeur français à Minsk a lié son départ de la capitale biélorusse à la non-reconnaissance par la France de la victoire d’Alexandre Loukachenko à l’élection présidentielle de 2020.
Sputnik
Dans son message adressé aux Biélorusses, l’ambassadeur français à Minsk Nicolas de Bouillane de Lacoste a expliqué son départ du pays par le fait qu’il n’avait pas pu remettre ses lettres de créance aux autorités du pays.
"Mon épouse et moi-même devons hélas quitter la Biélorussie. Comme vous le savez, la France n’a pas reconnu le résultat de l’élection du 9 août 2020, et je n’ai pas remis mes lettres de créance", a constaté le diplomate sur le site officiel de la mission française en Biélorussie.
L’ambassadeur reconnaît avoir passé en Biélorussie "des journées difficiles, mais inoubliables" et "rencontré de nombreuses personnes courageuses et fortes d’esprit".
"Mon épouse et moi-même avons découvert la générosité de la Biélorussie et des Biélorusses. Vous resterez pour toujours dans nos pensées. Sachez que nous resterons à vos côtés", assure-t-il.

L’ambassadeur biélorusse à Paris rappelé pour consultations

Dimanche, les médias ont rapporté que l’ambassadeur français avait quitté la capitale biélorusse à la demande des autorités locales. Par la suite, le ministère biélorusse des Affaires étrangères a annoncé le rappel pour consultations de son ambassadeur en France.
La France, comme la plupart des pays occidentaux, n’a pas reconnu les résultats officiels de l’élection présidentielle biélorusse de 2020, à l’issue de laquelle le Président Alexandre Loukachenko, qui occupe ce poste depuis 1994, avait été reconduit pour un sixième mandat.

Loukachenko face à une contestation historique

L’annonce de la victoire de Loukachenko, qui a recueilli plus de 80% des votes selon le bilan officiel, a été suivie par une vague de contestation populaire inédite dans l’histoire de l’ex-république soviétique. De nombreux manifestants interpellés lors des protestations ont ensuite fait état de torture et de traitements inhumains de la part des forces de l’ordre.
Dans le sillage de la contestation, plusieurs médias indépendants biélorusses, dont le très populaire portail tut.by, ont été reconnus comme "extrémistes" et leurs sites bloqués. Une quinzaine d’employés de tut.by ont été arrêtés et placés en détention provisoire en mai dernier.
La principale rivale d’Alexandre Loukachenko à la présidentielle de 2020, Svetlana Tikhanovskaïa, qui a selon ses partisans remporté l’élection, est désormais visée par plusieurs enquêtes criminelles, notamment pour complot contre l’État. L’opposante a fui le pays pour se réfugier en Lituanie. Une autre figure de proue de l’opposition biélorusse, Maria Kolesnikova, a été condamnée à 11 ans de prison en septembre dernier.
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