L'ancien secrétaire d'État sous George W. Bush, Colin Powell, est décédé de "complications liées au Covid-19", a annoncé sa famille ce lundi. Il avait 84 ans et était doublement vacciné.
"Nous avons perdu un mari, un père, et grand-père remarquable et aimant, et un grand Américain", ont déclaré ses proches dans un communiqué.
Un mensonge qui provoque la guerre
M. Powell a été le premier Afro-Américain à avoir occupé le poste de chef d'état-major des armées. En tant que chef de la diplomatie sous la présidence de George W. Bush, il était l'un des principaux acteurs de l'intervention en Irak en 2003. Lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'Onu le 5 février, il avait déclaré avoir reçu de première main des informations démontrant le fait que Saddam Hussein possédait des technologies de fabrication d'armes de destruction massive.
En tant que preuve, il avait montré de la tribune une fiole contenant de la poudre blanche, en affirmant qu'il s'agissait d'un échantillon d’arme produite en Irak. Il s'est par la suite avéré qu'il avait été désinformé par la CIA et que qu’il s’agissait d’un faux.
7.000 milliards de dollars pour une fiole
En 2018, Donald Trump avait jugé, dans une interview à la chaîne de télévision Hill.TV, que l'envoi des troupes au Proche-Orient avait été "la pire des erreurs commises dans l'Histoire de notre pays"."Car nous avons dépensé au Proche-Orient 7.000 milliards de dollars et des millions de vies humaines. Je compte ici les pertes des deux côtés. Ce sont des millions de vies."
Colin Powell a admis par la suite que cette allocution était une "tache" sur sa réputation "parce que je suis celui qui a fait cette présentation au nom des États-Unis devant le monde, et cela fera toujours partie de mon bilan."
La guerre d'Irak
La guerre d'Irak, ou seconde guerre du Golfe, a duré de mars 2003 à décembre 2011. Elle a commencé le 20 mars 2003 avec l'invasion de ce pays baptisée "opération Liberté irakienne" par la coalition menée par les États-Unis contre le Parti Baas de Saddam Hussein. L'armée irakienne a rapidement été battue, le leader irakien arrêté et exécuté.
"L'occupation américaine a tourné en une vraie catastrophe pour l'Irak", disait à Sputnik en 2018 Sayyidi Mohamad, leader de l'organisation chiite Es Selam. "La plupart de sa population a quitté le pays pour se réfugier ailleurs. (…) À la tête de ces structures ont été placées des personnes soutenues par les États-Unis, ce qui est devenu une sorte de poursuite de l'occupation américaine".
Selon la revue scientifique américaine Plos Medecine, qui a dressé un bilan de 10 années de violences, près de 500.000 personnes ont perdu la vie en Irak durant ce conflit.