Deux jours après un incident avec le destroyer US Chafee en mer du Japon, les forces armées russes ont de nouveau été mobilisées pour empêcher une violation des frontières.
Un chasseur Mig-31 a décollé ce 17 octobre pour escorter un bombardier américain Rockwell B-1, au-dessus de cette même mer, rapporte le ministère de la Défense russe.
"Ce 17 octobre 2021, les moyens russes de surveillance de l’espace aérien au-dessus des eaux neutres de la mer du Japon ont détecté une cible aérienne qui s’approchait de la frontière nationale de la Fédération de la Russie. Afin de l’identifier et de prévenir une violation de celle-ci, un chasseur Mig-31 a décollé", indique la Défense dans un communiqué.
L’équipage russe a réussi à l’identifier comme un bombardier stratégique B-1B de l’United States Air Force et à l’escorter au-dessus de la mer du Japon, poursuit la Défense.
"Une violation de la frontière russe a été empêchée", conclut le communiqué.
Le vol s’est déroulé en conformité avec les règles internationales de l’utilisation de l’espace aérien.
Récent incident en mer du Japon
Les faits ont eu lieu sur fond de divergences entre la Russie et les États-Unis au sujet de l’incident impliquant le destroyer US Chafee et le bâtiment anti-sous-marin Amiral Tribouts survenu le 15 octobre dans le golfe de Pierre-le-Grand.
Selon la partie russe, le navire américain s’est approché de la frontière et n’a pas obtempéré à l’injonction de l’équipage russe de quitter cette zone temporairement interdite de navigation. Les marins russes ont dû entreprendre des démarches pour l’expulser.
L’US Navy considère que son destroyer se trouvait dans les eaux internationales et n’a enfreint aucune règle. La Navy a confirmé la mise en place de l’interdiction de navigation par la partie russe, mais estime qu’elle n’était pas encore en vigueur.
Les frontières russes dans la ligne de mire
Ces derniers temps, les manœuvres visant à encadrer le vol d’aéronefs militaires étrangers près des frontières de la Fédération de la Russie sont devenues routinières. Fin septembre, le ministère de la Défense a annoncé en avoir détecté 79 (67 avions-espions et 12 drones) en une semaine.
Les vols de reconnaissance sont également en hausse depuis 2020. Déjà en mars 2021, le commandant des troupes du District militaire Sud, Alexandre Dvornikov, avait fait état d’une augmentation de l’activité de reconnaissance, particulièrement en mer Noire, de 45% en un an: "Des avions espions de l’Alliance ont plus de 1.000 fois patrouillé des zones situées à proximité immédiate du territoire russe".
Parmi les dernières manœuvres figurent les vols de deux bombardiers stratégiques américains B-1B Lancer, capables de porter des armes nucléaires et transférés depuis la base aérienne de Dyess au Texas. Ils ont accompli une mission dans l’espace aérien de la Lituanie, pays limitrophes de la Russie.
Selon l’US Air Force en Europe, elle avait pour but d’améliorer la préparation et l'interopérabilité avec les alliés pour coordonner des frappes aériennes en vue de soutenir des forces terrestres.