Entre tension et hommages à Paris: des centaines de personnes commémorent le 17 octobre 1961 - vidéo

Des manifestants ont défilé à Paris pour commémorer les événements du 17 octobre 1961. Des gerbes ont été déposées en bord de Seine, même si la tension avec les forces de l’ordre était palpable.
Sputnik
Après les propos polémiques d’Emmanuel Macron sur le sujet, l’anniversaire de la répression du 17 octobre 1961 s’est déroulé dans une atmosphère de tensions. À Paris, plusieurs centaines de manifestants ont défilé dans les rues.
Certains ont scandé "17 octobre, crime d’État", alors que d’autres demandaient l’ouverture des archives "de Paris à Alger".
La situation s’est quelque peu tendue aux abords du pont Saint-Michel, où a récemment été érigée une stèle en mémoire des victimes. Si quelques bouquets de fleurs ont pu être déposés, la police a rapidement demandé à la foule de reculer, dressant finalement des barrières sur la chaussée.
Un dispositif de sécurité qui a entraîné quelques frictions. Même si les manifestants se sont éloignés dans le calme.
Ce cordon de sécurité près du pont Saint-Michel a néanmoins empêché le traditionnel lâcher de roses à cet endroit, selon le militant Taha Bouhafs.
La venue du préfet de police de Paris n’est sans doute pas étrangère à ces mesures de sécurité. Didier Lallement est en effet venu déposer à son tour une gerbe de fleurs sur le pont Saint-Michel. Une première historique. D’autres personnalités politiques, comme Éric Coquerel ou Olivier Besancenot, ont pu être aperçues lors des célébrations.
Emmanuel Macron s’était pour sa part rendu à un hommage la veille, cette fois-ci près du pont de Bezons.
"Crimes inexcusables": Macron fustigé
Les positions du chef de l’État sur ce dossier ont cependant été accueillies très fraîchement par toute une partie de l’échiquier politique. À gauche, plusieurs voix se sont élevées pour réclamer la reconnaissance d’un "crime d’État", quand le Président n’a parlé que de "crimes inadmissibles", lors des cérémonies.
La sénatrice écologiste Esther Benbassa a ainsi jugé "insuffisant" le processus de reconnaissance initié par Emmanuel Macron.
Même son de cloche chez le député LFI Alexis Corbière, qui a pressé le Président à "reconnaître le massacre des Algériens pour ce qu'il a été: un crime d'État", dans une tribune du Journal du dimanche (JDD). Une manière de conjurer le "révisionnisme le plus odieux", qui selon lui ressurgit en France.
À droite, Marine Le Pen a pour sa part fustigé des "repentances à répétition", accusant Emmanuel Macron de "rabaisser" continuellement la France.
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