Un faux infirmier obsédé par les piqûres sur les femmes condamné à trois ans de prison

En Bretagne, un ancien élu municipal de Quimper a été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis, pour exercice illégal du métier d’infirmier et agressions sexuelles. L’une de ses victimes a subi environ une dizaine de prises de sang.
Sputnik
Le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) a rendu le 12 octobre sa décision dans l’affaire du faux infirmier qui a surgi en février 2021.
Nicolas Gonidec, chef d’entreprise de production audiovisuelle et ancien élu municipal délégué à la langue bretonne à Quimper, pendant plusieurs mois a prétendu être infirmier pour effectuer des prises de sang sur des femmes. Cinq femmes âgées de 23 à 35 ans se sont portées partie civile dans l’affaire, mais d’autres témoignages de victimes présumées sont apparus sur les réseaux sociaux après le verdict du tribunal, rapporte Ouest France.

Une obsession

Prétendant être infirmier, l’homme, âgé de 40 ans, approchait des femmes de son entourage en leur proposant de participer à une "étude clinique" sur les effets du stress.
D’après les éléments présentés lors de l’audience, l’accusé aurait une sorte d’obsession pour les aiguilles et les veines féminines. Plusieurs flacons avec des échantillons de sang ont été trouvés à son domicile. Toutes les séances ont été filmées. L’une des victimes a subi neuf prises de sang, révèle Le Télégramme.

"Au début, je n’étais pas spécialement intéressée, mais il a tellement insisté par des SMS, des messages Facebook ou lors de nos rencontres professionnelles", a raconté l’une de ses victimes au cours de l’audience, citée par France 3.

D’après elle, les séances ont débuté en 2014 et elle a subi environ six rencontres.
En février 2021 lors d’une énième séance, il a commis une agression sexuelle et elle a décidé de porter plainte. Suite à la médiatisation de l’affaire, d’autres victimes se sont manifestées. D’après le dossier, il y a au moins deux cas d’agressions sexuelles sur deux femmes différentes.

"Il disait vouloir récupérer mes hormones pour créer des produits qui allaient aider des gens. Après m’avoir touchée, il m’a fait signer un papier, je ne sais même pas quoi", a raconté la victime citée par France 3.

À l’issue de l’audience, le faux infirmier a été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis. Comme les peines inférieures à un an sont aménageables, le condamné effectuera sa peine sous surveillance électronique. Par ailleurs, il devra payer près de 15.000 euros de dommages et intérêts et sera privé de ses droits d'éligibilité.

Usurpation d’identité médicale

Des affaires de faux médecins surgissent régulièrement, dans la plupart des cas le "docteur" s’avère être malade mental. L’une des dernières affaires en date a été celle de Samantha Avril, qui a exercé en 2020 à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) en tant que généraliste pendant plusieurs mois, avec un faux diplôme de médecin. Elle a été démasquée en septembre 2020. L’un de ses anciens patients est décédé. Selon l’avocat de la fausse généraliste, qui s’est confié sur TF1, elle était schizophrène et entendait des voix qui lui disaient qu’il faut aider et soigner les autres. La femme a été mise en examen en septembre 2020.
Dans le contexte de la pandémie du Covid, certains prétendent être médecins pour extorquer de l’argent. Ainsi, en janvier 2021 le tribunal correctionnel de Nanterre a condamné une femme de 31 ans pour de faux tests de dépistage du Covid-19. Elle se présentait comme médecin proposant des tests Covid au prix de 60 euros, a relaté Franceinfo.
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