Un nouvel insecte a fait son apparition en France métropolitaine: le frelon oriental. La découverte a été faite par des entomologistes à Marseille fin septembre, sur une friche industrielle. Les frelons asiatiques et européens étant déjà présents dans le pays, c’est lors d’une étude de ceux-ci que les scientifiques ont remarqué le "nouveau venu". Ils ont publié les résultats de leur enquête sur cet insecte "inédit pour la faune de France" dans la revue Faunitaxys.
"C'est un gros frelon […] Il doit y avoir une soixantaine d'individus, peut-être 100 en tout", explique à BFM Marseille Provence l’un des entomologistes.
Pour ce qui est de la migration de l'espèce jusqu’à Marseille, l’expert suppose qu’elle aurait pu arriver par bateau. Ainsi, une reine vivante a été interceptée en Belgique dans une caisse de pamplemousses et d’autres ont été remarquées dans deux supermarchés britanniques dans des lots d’agrumes en provenance d’Israël, précise l’étude.
Une aire en extension
La question d’une souche définitive de l’insecte à Marseille reste ouverte, estiment les experts.
Mais "dans la mesure où cette espèce est adaptée aux écosystèmes méditerranéens […] l’hypothèse de son installation dans la cité phocéenne doit être considérée", souligne le scientifique.
Les entomologistes conseillent dans cette situation de vérifier si le frelon est présent dans d’autres quartiers de Marseille ainsi que dans les villes et communes avoisinantes.
L’étude rappelle que l’insecte est largement attesté dans son aire naturelle qui comprend notamment les Balkans, la Bulgarie et la Turquie, mais aussi le nord-est de l’Afrique, le Moyen-Orient ou encore l’Inde et le Népal. Cependant, l’espèce a été signalée à plusieurs reprises dans le nord de l’Italie d’"où elle était absente jusqu’à récemment". Qui plus est, des essaims ont été repérés "depuis une dizaine d’années" en Espagne et même en Roumanie en 2019 et 2020.
Une menace pour les abeilles
Le frelon oriental n'est pas plus problématique qu'un autre pour l’homme, mais il l’est, en revanche, pour un insecte en particulier.
"Il est dangereux pour les abeilles. C'est une espèce qui va s'attaquer aux ruches, c'est un prédateur qui est redoutable", poursuit le scientifique.
Or, même sans la nouvelle menace, les abeilles disparaissent déjà depuis plusieurs années sur notre planète à un rythme accéléré et ont besoin d’urgence d’être protégées. Pour aider les apiculteurs, une startup israélienne a développé une ruche automatisée et autonome, Beehome. Il s’agit d’un conteneur alimenté par l’énergie solaire qui permet de surveiller et de soigner les abeilles domestiques grâce à la robotique, l’intelligence artificielle, l’imagerie, une plateforme logicielle et une application mobile.
Le Beehome fonctionne avec 24 colonies, 12 de chaque côté.
"Au centre, un système robotique se déplace et surveille [les colonies] 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 grâce à la vision par ordinateur, à l’apprentissage automatique et aux réseaux neuronaux. Il distribue de la nourriture, de l’eau, des médicaments en cas de maladie ou de parasites, il sait s’il fait trop chaud ou trop froid", a expliqué au Times of Israel le cofondateur de la startup.
Le monde voit disparaître environ 40% des colonies d’abeilles chaque année en raison du changement climatique, de perte d’habitat, d’utilisation excessive de produits chimiques agricoles, d’acariens parasites et de divers agents pathogènes.