Des organisations et individus considérés par Facebook comme dangereux (Facebook’s Dangerous Organizations and Individuals list) ont été rendus publics le 12 octobre par le magazine d’investigation en ligne The Intercept.
Selon le média, la "liste noire" de Facebook est structurée en cinq catégories: la haine, la criminalité, le terrorisme, les mouvements sociaux militarisés et les acteurs non étatiques violents. Soit au total plus de 4.000 noms.
Depuis 2018, elle est dressée par le géant du Web dans le cadre de la politique de sécurité pour éviter toute expression de violence et tout appel à y recourir sur sa plateforme.
Le magazine indique cependant que les organisations et les individus inscrits sur ce document interne du plus grand réseau social au monde correspondraient en grande partie à une vision américaine des menaces pour les États-Unis.
D’après The Intercept, la "liste noire" de Facebook établit notamment des limites discriminatoires pour certaines communautés marginalisées.
Sa catégorie "Terrorisme", qui représente plus de la moitié du répertoire, énumère de manière disproportionnée des groupes et des personnes issus du Moyen-Orient, d’Asie du Sud, principalement musulmans.
Des gangs de rue afro-américains et des cartels de drogues de l’Amérique latine dominent une sous-catégorie des "entreprises criminelles violentes".
Le média met également en avant que les informations postées sur le réseau sur des mouvements militarisés "blancs" feraient l’objet de restrictions plus souples comme si Facebook traitait de façon plus stricte certaines communautés et offrait une approche plus flexible pour d’autres.
Facebook s’explique
L’article du magazine d’investigation a provoqué une vingtaine de réactions sur Twitter de la part du directeur de Facebook pour la politique de Lutte contre le terrorisme et les organisations dangereuses, Brian Fishman.
Désirant "signaler quelques inexactitudes", M.Fishman qualifie "une version fuitée" de la liste de Facebook des organisations et individus dangereux de "non exhaustive", mais avoue qu’elle "n’est pas parfaite".
Il évoque que la réalisation par Facebook de sa politique de sécurité concernant les organisations et individus dangereux représente une tâche "extrêmement compliquée" car il n’existe pas de définition globale pour les menaces auxquelles le géant du Web s’efforce de faire face.
Et d’ajouter que la compagnie doit s’acquitter d’obligations légales découlant "par exemple" de la législation des États-Unis.