Lundi 11 octobre, la CGT a organisé un rassemblement devant le siège de la Caisse primaire d’Assurance Maladie du Var, à Toulon, en soutien à une salariée convoquée en vue de son licenciement, rapporte France Bleu.
Ses supérieurs reprochent à la jeune femme de 25 ans embauchée en août pour un CDD de trois mois ses perruques excentriques qu’elle porte au travail pour avoir les cheveux couverts dans le respect de ses convictions religieuses.
La jeune femme a raconté à France Bleu que, quelques jours après son embauche, ses responsables lui avaient demandé de retirer son voile. Elle avait alors mis un turban: "pour cacher mes cheveux comme on me l’autorisait, mais qui laissait apparaître, comme demandé aussi, mon front, mes oreilles et ma nuque".
Au mois de septembre, l’obligation de neutralité est entrée en vigueur à l’Assurance Maladie et la jeune femme a dû enlever son turban.
"J’accepte une nouvelle fois. Et on me prête des perruques pour que je puisse venir travailler avec les cheveux couverts pour respecter mes convictions religieuses", indique-t-elle.
Une déléguée CGT abasourdie
Embauchée pour la plateforme de suivi téléphonique du Covid, elle n’est pas en contact avec le public. Cependant, sa perruque avec quelques mèches rouges et une autre, rose pastel, dérangent. C’est cette dernière qu’elle porte le jour où elle a été mise à pied.
"Dans d’autres services des agents ont pourtant les cheveux teints en bleu ou en vert et ça ne semble pas poser de problèmes", explique-t-elle.
Pascale Moreno, déléguée CGT présente lors de la convocation, se dit abasourdie.
"On lui reproche de porter des tenues et des perruques flashy qui s’apparentent à des déguisements et qui la font ressembler à des personnages de fiction et de mangas. Je suis stupéfaite parce qu’on est dans le jugement total. Je me demande s’ils vont finir par nous imposer une blouse grise ou une coiffure réglementaire", se révolte-t-elle après du média régional.
Pour la CGT, il s’agit tout simplement "d’une discrimination vestimentaire".
La jeune femme sera informée dans quelques jours par courrier si elle est ou non licenciée.
Être ou non en contact avec la clientèle n’est pas déterminant
Le service juridique en ligne Juritravail indique qu’au travail le salarié n’est pas forcément libre de s’habiller comme il le souhaite. L’employeur peut interdire de porter des vêtements non conformes aux consignes de sécurité ou d’hygiène, ou encore à l’image de l’entreprise.
L’employeur est en droit d’exiger le port d’une tenue décente et correcte que vous soyez ou non en contact avec la clientèle.