"L’État est impuissant parce qu’il veut l’être", assène Pierre-Marie Sève, porte-parole de l’Institut pour la justice, devant les caméras de Sputnik.
1.500%. C’est ce que représente l’augmentation du nombre de mineurs non accompagnés (MNA, parfois appelés "mineurs isolés étrangers") entre 2005 et 2020 en France. Selon les chiffres de l’Inspection générale des affaires sociales, ils étaient 2.500 en 2005. Selon l’Institut pour la justice, qui consacre une étude aux MNA, environ 40.000 mineurs seraient actuellement pris en charge par les départements.
Dans certains d’entre eux, l’augmentation du nombre de MNA est encore plus spectaculaire. En 11 ans, la seule Seine-Maritime a accusé une augmentation de 4.788% de MNA: ils étaient 17 en 2008, contre 831 en 2019. Pis, les coûts de cette prise en charge ont augmenté de 324% entre 2016 et 2019, selon une enquête menée par l’Observatoire de l’immigration et de la démographie.
"Les chiffres de l’administration centrale sont en complet décalage avec la réalité que subissent les départements, qui doivent gérer cette explosion de demandeurs MNA. À l’aune de ce que j’ai pu voir, je pense qu’on est plutôt dans l’ordre de 80.000 ou 100.000 MNA sur l’ensemble du territoire", avance à notre micro l’auteur de cette dernière étude.