Avec des naturalisations express aux postes clés l’Occident s’accorde "un droit de veto" en Ukraine

Nombre d’Américains et d’étrangers naturalisés en express "forment l’infrastructure politique du parti de monsieur Zelensky" et exercent une influence importante sur l’Ukraine, analyse le politologue Romain Bessonnet au micro de Rachel Marsden.
Sputnik
Depuis quelques années, nombre d’Américains ou de personnes qui soutiennent les intérêts de l’Oncle Sam se mêlent des affaires ukrainiennes.
Fraîchement naturalisés, ils sont nommés à des postes clés du gouvernement. Citons Mikhaïl Saakachvili, ancien Président géorgien pro-Otan, qui a été naturalisé ukrainien pour devenir gouverneur de la région d’Odessa en 2015. Mentionnons aussi Ulana Suprun, participante active de l’Euromaïdan, la révolution ukrainienne de 2014, qui a été naturalisée en 2015 et nommée vice-ministre ukrainienne de la Santé en 2016. Dernier exemple, l’Américaine Natalie Ann Jaresko, nommée ministre des Finances en 2014 par Kiev et naturalisée le jour de son affectation.
Saakachvili se battra pour sa nationalité ukrainienne
Comment expliquer cette abondance d’étrangers, notamment des Américains et des partisans de leur idéologie, qui occupent des postes clés en Ukraine après une naturalisation express? Pour Romain Bessonnet, ancien conseiller au Parlement européen, "étant donné que le système politique ukrainien ne donne pas toute satisfaction, on a décidé, au nom de l’anticorruption, d’avoir la main sur les nominations au sein de l’appareil d’État ukrainien":
Sous la pression du FMI et de la Banque mondiale, on a par exemple décidé que les juges du tribunal suprême anticorruption étaient nominés avec un droit de veto de six experts provenant des États occidentaux. Le système n’a plus besoin de mettre la main directement dans les affaires ukrainiennes au grand jour, il suffit de créer des structures qui ont un droit de veto sur les décisions stratégiques dans tous les domaines de la vie ukrainienne."
Quel est l’intérêt de l’Ukraine dans ce système? Le politologue estime que le pays, en tant que tel, n’a rien à gagner:
L’intérêt pour l’Ukrainien de base est nul. Par contre, les oligarques locaux pensent que le fait de collaborer avec les Occidentaux leur assure la paix sur leurs avoirs dans des banques soit occidentales soit qui ont des relations avec l’Occident. Pour éviter d’avoir des sanctions de Washington, le meilleur moyen c’est de collaborer au maximum avec l’Occident. Par ailleurs, au sein du système politique ukrainien, vous avez des personnes pour lesquelles la haine de la Russie est devenue une rente politique."
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