Les médecins mettent en garde contre une épidémie de bronchiolite de "grande ampleur"

À l’approche de l’hiver, les Français, surtout les moins de deux ans, risquent d’être contaminés par la bronchiolite à cause d’un déficit d'immunité collective dû à la faible circulation de ce virus l’hiver dernier dans le contexte de l’épidémie du Covid. Quant à la grippe, cette année, la flambée pourrait commencer dès octobre.
Sputnik
Le conseil scientifique Covid-19 auprès du ministère de la Santé s’est exprimé sur le risque d’épidémies de bronchiolite et de grippe à l’approche de la saison hivernale, alors qu’elles ont été quasi inexistantes l’année dernière.
L’amélioration des chiffres concernant les cas de Covid en France, la levée des restrictions pour les voyages internationaux et le relâchement des gestes barrières "vont permettre à nouveau la circulation virale du virus respiratoire syncytial (VRS) et du virus de la grippe dans les mois à venir", constate le conseil dans son avis publié le 5 octobre.

Une flambée des bronchiolites

La bronchiolite, infection aiguë des voies aériennes inférieures, est liée à une infection par le virus respiratoire syncytial (VRS). La maladie touche principalement les bébés de moins de deux ans, environ 30% d’entre eux tombent malades de début novembre à fin mars.
Face à la pandémie du Covid qui a engendré des confinements et l‘introduction des mesures de distanciation, la circulation de la bronchiolite a été "pratiquement nulle depuis mars 2020". Cette saison, la tendance pourrait s’inverser.

"L’épidémie de bronchiolite pourrait être de grande ampleur compte tenu d’un déficit d’immunité collective acquise significatif pour les enfants nés après mars 2020", écrit le conseil.

"Il convient enfin de rappeler que pour le VRS, il n’existe ni vaccin, ni traitement, en dehors des anticorps monoclonaux dont l’efficacité est limitée, et dont l’utilisation est restreinte aux très jeunes enfants ayant un antécédent de très grande prématurité. Dès lors, une communication autour des mesures barrières lors de l’épidémie de VRS serait utile", rappelle le conseil.
Fabienne Cochères, présidente de l'Association française de pédiatrie ambulatoire, est du même avis. De passage sur Europe 1 ce 12 octobre, elle recommande d'éviter au maximum le contact avec les personnes extérieures à votre famille, il est préférable qu'ils ne prennent pas le bébé dans les bras: "On ne prend pas le risque de recevoir à la maison les tatas et tontons malades".

Sur le risque d’épidémie de grippe

Analogiquement à la circulation du VRS, dès début mars 2020, l’épidémie de grippe a cessé en France, comme dans d’autres pays européens. Durant l’hiver 2020-2021, il n’y a pas eu de circulation de ce virus, note le conseil. De plus, le taux de vaccination à la grippe en France a été de l’ordre de 60%, niveau jugé important.
Cette saison, les conditions pourraient être favorables à la reprise de l’épidémie de grippe. "Il est possible que cette épidémie commence dès octobre ou novembre, notamment si les mesures barrières sont allégées rapidement et que les échanges internationaux reprennent", note le conseil.
De ce fait, "l’hypothèse d’une épidémie en 2021-2022 doit être considérée" bien que la circulation des virus influenza soit difficile à anticiper avec certitude.
Pour faire face à l’éventuelle épidémie, le conseil mise sur une campagne de vaccination contre la grippe renforcée, surtout parmi les soignants, le maintien des mesures barrières ainsi que sur l’utilisation de traitements antiviraux.
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