"Lynchage récréatif": une violente agression filmée dans l’Essonne, le motif de l’homophobie évoqué

Une vidéo est relayée massivement sur les réseaux sociaux depuis le 10 octobre, montrant un jeune roué de coups par une bande à Montgeron, dans l’Essonne. Une enquête a été ouverte sur la base des images diffusées. L’hypothèse d’une agression homophobe est envisagée.
Sputnik
Dans des circonstances encore floues, un jeune de 17 ans a été tabassé en pleine rue dans le quartier de la Forêt à Montgeron (Essonne). Une enquête a été ouverte après qu’une vidéo des faits fait le tour des réseaux sociaux depuis dimanche 10 octobre, générant de nombreux signalements sur la plateforme Pharos. Il s’agit désormais de retrouver des témoins et les agresseurs grâce aux images.
La vidéo a notamment été relayée et commentée par le député de l’Essonne Nicolas Dupont-Aignan, candidat à la présidentielle, qui dénonce un "lynchage récréatif" et une "sauvagerie". L’extrait montre le jeune tabassé au sol à deux reprises, malgré la tentative de protection d’une femme et d’un homme, puis d’une autre femme un peu plus loin.
D’après le porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police Matthieu Valet, les faits dateraient du 30 septembre, une intervention policière ayant eu lieu à ce moment-là "sans rien constater".

Agression homophobe?

La vidéo semble avoir été partagée en premier lieu par Mehdi Aïfa, militant LGBT, lequel évoque une agression homophobe. Selon lui, la victime a été identifiée et son nom transmis à la police. Elle n’a pas porté plainte. L’association "Stop Homophobie" a également dénoncé cela, sans pour autant confirmer un caractère homophobe. Aucune confirmation non plus du côté de la police à ce jour.
En 2019, Mehdi Aïfa dénonçait déjà dans Le Point les attaques dans les banlieues liées à "un gros fondement d’éducation religieuse et communautaire". "Il y a une désertion de beaucoup d’homosexuels qui quittent ces territoires parce qu’ils ne se sentent pas en sécurité", affirmait-il. Il pointait alors la responsabilité de l’État qui a "déserté totalement ces territoires".
D’après les chiffres du ministère de l’Intérieur, les insultes et agressions à caractère homophobe avaient progressé de 33% en 2018, de 36% en 2019, puis ont chuté de 15% en 2020. Une année marquée par la crise sanitaire qui a rendu moins facile le dépôt des plaintes, d’après les associations LGBT. Le rapport LGBTIphobies 2021 de l’association SOS Homophobie décrit plus un phénomène de pressions et violences dans des contextes familiaux ou de voisinage en raison des confinements.
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