Urgences prises d’assaut et affrontements: une manifestation anti-pass dégénère à Rome

Forza Nuova, un parti italien d'ultradroite, a provoqué des troubles de taille lors d’une manifestation anti-pass sanitaire samedi à Rome. Des dizaines de policiers ont été blessés, un hôpital a été pris d’assaut. 12 personnes ont été interpellées. Le gouvernement est désormais appelé à dissoudre ce groupuscule.
Sputnik
La manifestation anti-pass sanitaire qui a eu lieu samedi à Rome a abouti à des heurts violents dans les rues du centre. Les forces de l'ordre ont eu recours à des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser les centaines de personnes qui s’opposaient à elles. Un groupe de protestataires a même pris d'assaut le siège de la CGIL (principale confédération syndicale du pays), relate Il Giorno.
Les affrontements ont duré plusieurs heures. 38 agents des forces de l'ordre ont été blessés, précise Il Sole 24 ore en citant la préfecture de police. À plusieurs reprises, des fumigènes ont été lancés sur les policiers.
Une trentaine de manifestants ont pris d'assaut les urgences de la Policlinico Umberto I de Rome en en défonçant la porte d'entrée. L'un des protestataires y avait été hospitalisé. La police est intervenue, il y a quatre blessés, deux dans ses rangs et deux soignants.
Arrestations
Dans la nuit suivant les heurts, 12 personnes ont été arrêtées dont plusieurs membres d'un groupe d'ultradroite, Forza Nuova, y compris ses deux dirigeants, Roberto Fiore et Giuliano Castellino, respectivement secrétaire national et leader à Rome. Au total, 10.000 personnes sont descendues dans les rues le 9 octobre.
Forza Nuova ("Force nouvelle"), parti d'extrême droite néo-fasciste, a été fondé en 1997 par Roberto Fiore et Massimo Morsello. Il est connu pour ses manifestations et ses affrontements avec la police, mais a toujours échoué aux différents scrutins où il s'est présenté.
La vaccination se poursuivra
L'obligation vaccinale en Italie ne touche pour l’instant que certaines professions au contact de la population, mais devrait concerner l'ensemble des citoyens à partir du 15 octobre, rappelle Il Post.
Le Premier ministre Mario Draghi a condamné ces violences: "Le droit d'exprimer ses idées ne peut jamais dégénérer en actes d'agression et d'intimidation". Le gouvernement "poursuit son engagement à mener à bien la campagne de vaccination contre le Covid-19 et remercie les millions d'Italiens qui s’y sont déjà joints avec conviction et sens civique", relaie un communiqué.
Parallèlement, les appels au gouvernement se multiplient pour dissoudre Forza Nuova, constate la presse italienne.
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