Dans la commune de Maimbeville (Oise) 212 adultes sur 307 se sont joints à une pétition contre l’installation d’une antenne relais de téléphonie mobile à la sortie du village, rapporte Le Parisien.
Même la maire Myriam Decuignière qui avait déjà signé le bail avec l’opérateur Free a apposé sa signature lors d’une réunion exceptionnelle du conseil municipal du 7 octobre.
"Je ne vais pas m’opposer toute seule au village entier", a-t-elle indiqué.
Guillaume Vannier, le premier adjoint, a signalé que le conseil avait appris l’existence du projet au mois d’avril.
"En juin, le conseil municipal a voté contre à l’unanimité, à cause de l’emplacement. Mais on nous a expliqué que ça ne changeait rien et que le contrat était déjà signé", déplore-t-il.
Aucune réunion n’a été organisée pour expliquer le projet aux habitants, car selon la maire "Free ne voulait pas".
Peur pour les enfants
"J’ai peur des ondes pour mes enfants", a raconté au Parisien un villageois, ajoutant que le prix de sa maison risquait de perdre de sa valeur et que toutes ses économies pourraient disparaître.
De nombreux riverains partagent son point de vue en rappelant "la chance de vivre dans un petit village classé monument historique". Le conseiller municipal, Philippe Engrand, avoue pour sa part que l’envergure du projet n’est pas claire. "Une antenne de 42 m, ça semble démesuré", avance-t-il.
D’après les informations du Parisien, le conseil municipal compte déposer dans les prochains jours un recours en annulation devant le tribunal administratif d’Amiens (Somme). En s’appuyant, notamment, sur un défaut d’affichage de l’opérateur qui n’a pas pris soin de signaler les travaux.
Les habitants de Maimbeville ne sont pas les premiers à résister à l’installation d’une antenne relais.
70 antennes vandalisées en 2020
Au mois de février, le conseil municipal de Saint-Senier-de-Beuvron, dans la Manche, a voté à la majorité contre l’installation d’une antenne relais destinée à capter le réseau Internet de Starlink, un projet d’Elon Musk.
En avril un retraité a été arrêté à l’issue d’une enquête sur plusieurs incendies visant les relais télécoms en Isère et dans la Drôme. Il aurait partiellement reconnu les faits.
Dans une enquête, Europe 1 a révélé début janvier qu’en 2020 70 antennes relais avaient été vandalisées en France.
"Nous sommes face à des mouvements violents disséminés sur l’ensemble du territoire. La menace est diffuse", a constaté en janvier sur Europe 1 Jean-Louis Mounier, directeur général de la BU TowerCO de TDF, le principal gestionnaire d’antennes dans l’Hexagone.
La peur de l’inconnu
Interrogé par Sputnik en début de l’année, Frédéric Bordage, expert indépendant en numérique responsable, a estimé que ces destructions, ainsi que les pétitions en ligne, les réactions des mairies de communes et de métropoles qui imposaient des moratoires, s’expliquaient par la crainte de l’inconnu.
"Ils ont peur des ondes électromagnétiques, car aucune étude suffisamment indépendante, sérieuse, ne les a rassurés jusqu’à présent. Les Français et les Européens ont peur et voudraient des réponses. Disons les choses clairement: ils veulent savoir s’ils ne sont pas en train de développer des cancers."