"Le dernier duel": le jeune conseiller historique de Ridley Scott raconte

Adapté d’une histoire vraie de chevaliers français au XIVe siècle, le nouveau film de Ridley Scott a bénéficié des conseils d’un jeune doctorant de l’université de Bourgogne. Rencontre avec le bien nommé Lorris Chevalier.
Sputnik
Paris, 29 décembre 1386: deux anciens amis, Jean de Carrouges et Jacques Le Gris, se livrent un duel à mort en présence du roi Charles VI. La raison: Marguerite de Thibouville, la femme du premier, accuse le second de l’avoir violée. La cour n’a pas estimé avoir de preuves suffisantes pour statuer et a accepté d’organiser ce qui restera considéré comme le dernier duel judiciaire de l’histoire française. S’en remettant au regard de Dieu, cette pratique médiévale consiste à trancher un cas… au sens propre: puisque la divinité tutélaire est censée savoir si l’accusé est coupable ou innocent, les armes doivent déterminer lequel des deux a raison.

Un doctorant français pour ressusciter "l’esprit du temps"

C’est cette histoire du XIVe siècle français qu’a choisi de raconter Ridley Scott dans son nouveau film Le Dernier duel, en salles le 13 octobre. L’Américain a tourné en France et en Irlande, et s’est notamment entouré d’un jeune historien français: Lorris Chevalier, doctorant en histoire médiévale à l’université de Bourgogne. D’abord documentaliste du film, il en est ensuite devenu conseiller historique. "Il y avait des questions en matière liturgique. On m’a demandé d’être sur place, ce qui m’a amené à travailler directement avec le réalisateur et les acteurs", confie-t-il aux caméras de Sputnik.
"Lorsque le réalisateur avait des questions, à la fois sur les décors mais également sur des choix de mise en scène, j’étais à côté de lui pour l’aider en apportant des options", poursuit-il. Objectif: "Respecter non seulement l’historicité mais aussi, de façon plus générale, l’esprit du temps. Par rapport aux films médiévaux des années 1950, ou ensuite des années 1990, la tendance actuelle est au réalisme. Finie l’époque où, comme dans Excalibur (1981), on voit une épée transpercer une armure!", conclut Lorris Chevalier.
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