Sebastian Kurz, visé par une enquête sur son implication présumée dans une affaire de corruption, a annoncé ce samedi 9 octobre sa décision de quitter le poste de chancelier autrichien.
"Ce qu'il faut maintenant, ce sont des conditions stables. Je voudrais donc sortir de l'impasse, faire de la place pour éviter le chaos et assurer la stabilité", a indiqué le chancelier devant les journalistes.
M.Kurz a annoncé à la presse avoir proposé au Président fédéral Alexander van der Bellen de nommer le ministre des Affaires étrangères, Alexander Schallenberg, pour lui succéder. M.Kurz compte, quant à lui, rester à la tête de son parti conservateur et devenir député à la chambre basse du parlement.
Selon le chancelier, "les accusations [de corruption] portées contre lui sont fausses", mais les Verts, partenaires des conservateurs au sein de la coalition au pouvoir, se sont tournés contre lui.
Sebastian Kurz sous pression pour se retirer
Les Verts avaient émis des doutes sur la capacité du chancelier Kurz à rester en poste le 7 octobre, au lendemain de l'annonce d'une enquête pour corruption à son encontre.
Les trois principaux partis d'opposition avaient réclamé la démission de Sebastian Kurz sans souhaiter des élections anticipées.
Le parquet financier autrichien avait annoncé le 6 octobre avoir ouvert une enquête contre le chancelier et neuf autres personnes pour corruption et abus de confiance. Il soupçonne que le ministère des Finances a acheté en 2016 des encarts publicitaires dans un tabloïd en échange d'une couverture et de sondages favorables à Sebastian Kurz qui occupait alors le poste de ministre autrichien des Affaires étrangères et voulait prendre la tête de l'ÖVP.
En juin, Thomas Schmid, président du groupe public Öbag, qui gère les participations de l'État autrichien dans de grandes entreprises cotées en Bourse, avait démissionné de ses fonctions alors que la justice menait une enquête sur des soupçons de parjure visant le chancelier Kurz.