Les rumeurs autour du magot de l’ex-Président afghan, Ashraf Ghani, continuent d’aller bon train. Alors que l’intéressé nie avoir quitté Kaboul avec de l’argent, ses proches donnent une autre version de sa fuite.
Son chef de la sécurité, Piraz Ata Sharifi, affirme ainsi l’avoir vu mettre la main sur plusieurs centaines de millions de dollars avant son départ, comme il le confie au Daily Mail.
"J'ai un enregistrement qui montre un individu de la banque afghane apporter beaucoup d'argent à Ghani avant son départ. Des centaines de millions, peut-être des milliards de dollars… Il y avait beaucoup de gros sacs et ils étaient lourds. Ce n'était pas du riz!", ironise ainsi le responsable.
Le chargé de sécurité précise que ce pactole provenait du marché des changes, d’où la présence d’importantes liasses de dollars. Il ajoute n’avoir jamais pensé que le chef d’État s’enfuirait de cette manière.
S’il a été un témoin privilégié de la chute du régime et de la fuite des principaux dirigeants, Piraz Ata Sharifi n’a pour sa part pas pu quitter le pays. Il est aujourd’hui activement recherché par les talibans*, qui ont mis sa tête à prix.
Le chef de la sécurité se cache désormais dans une cave de Jalalabad, rapporte le Daily Mail. Il nourrit une certaine rancune envers les puissances occidentales qu’il accuse de l’avoir abandonné. Il pointe notamment du doigt le silence de Londres, qui lui refuse un programme de réinstallation au Royaume-Uni, alors qu’il affirme avoir entretenu des contacts avec certains parlementaires britanniques durant ses fonctions.
Fuite précipitée
Le Président Ashraf Ghani avait quitté l’Afghanistan mi-août, avant l’entrée des talibans* dans la capitale. L’ambassade russe à Kaboul avait déjà précisé que quatre voitures remplies d’argent liquide l’accompagnaient, ajoutant qu’une partie du pactole avait été abandonnée sur le tarmac de l’aéroport.
L’ex-Président, par ailleurs ancien cadre de la Banque mondiale, avait par la suite démenti l’information. Sur Facebook, il avait affirmé ne pas avoir "vendu" le peuple afghan et ne pas s’être retiré dans l’espoir d’un "gain financier".
Exilé aux Émirats arabes unis, il avait présenté ses excuses au peuple afghan début septembre, expliquant que sa fuite était la "seule solution pour faire taire les armes et préserver Kaboul". Il s’est finalement vu offrir l’amnistie par les nouveaux maîtres du pays.
*Organisation terroriste interdite en Russie