Covid-19

Faut-il s’attendre à un nouveau rebond épidémique en France? La réponse des scientifiques

Enfin, le Conseil scientifique et l’Institut Pasteur tablent sur un faible risque de forte vague épidémique en raison d'une couverture vaccinale importante. Mais certains facteurs comme la baisse des températures et la diminution de l’immunité pourraient entraîner une détérioration de la situation.
Sputnik
À l’approche de la saison hivernale, les scientifiques ont émis des prévisions plutôt positives sur l’évolution de la situation sanitaire en France métropolitaine.
"Il n'y aura pas probablement de flambée épidémique dans les prochaines semaines", a déclaré ce 9 octobre au micro de RTL Olivier Schwartz, directeur scientifique de l'Institut Pasteur qui a récemment fait de nouvelles modélisations présentées dans un rapport du 4 septembre.
Parmi les paramètres pris en compte figurent la couverture vaccinale, le respect des gestes barrières et la température. "Les modèles restent donc relativement optimistes", conclut-il. L’un des indicateurs positifs est l’attente d’une couverture vaccinale de 90% début décembre.
Le Conseil scientifique semble être du même avis. Dans un rapport publié le 5 septembre, il réunit des facteurs positifs qui laissent planer l’espoir de passer l’automne et l’hiver sans mesures contraignantes comme le confinement et le couvre-feu.
Dans un premier temps, l’institution évoque une situation épidémique "bien moins inquiétante qu’à l’automne 2020" et "une campagne de vaccination très avancée". Puis elle se réfère aux modélisations de l’Institut Pasteur et au constat d’une cinquième vague "moins intense", atténuée par le vaccin.

Facteurs inquiétants

Malgré cela, plusieurs paramètres pourraient freiner cet optimisme. Il est "trop tôt" pour fêter la victoire, alerte Olivier Schwartz qui prône la nécessité de rester prudent.
Certes, la couverture vaccinale en France métropolitaine est rassurante, mais elle ne l’est pas encore dans le reste du monde.
"On peut regarder ce qu'il se passe au niveau mondial, il y a moins de 30% de la population mondiale qui est vaccinée. Tant que le virus aura un réservoir, il pourra circuler, il pourra revenir, il pourra évoluer", explique-t-il.
Selon le Conseil scientifique, la détérioration de la situation dépend d’éléments tels que la date de relâchement des gestes barrières, l’arrivée de la saison à risque, ainsi que l’éventuelle baisse de l’immunité apportée par le vaccin.
En effet, le taux de transmission du virus pourrait varier avec une amplitude de 33% entre l’été et l’hiver, estiment les spécialistes.
"On a regardé l’évolution du nombre de reproductions (le nombre de personnes qu’un cas positif va infecter en moyenne) au fil du temps depuis le début de la pandémie, en la corrigeant de tout un tas de variables explicatives comme les confinements, la fermeture des écoles, la proportion de variants, la couverture vaccinale, etc. Cela nous a pris du temps car il fallait avoir suffisamment de recul", a détaillé auprès du Parisien Simon Cauchemez, responsable de l’unité "modélisations mathématiques des maladies infectieuses" à l’Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique.
L’Institut prévient toutefois que ces scénarios sont faits "sur la base de données incomplètes et d’hypothèses incertaines" au vu de la difficulté à anticiper la propagation du virus. Une raison pour laquelle "la dynamique de l’épidémie peut changer rapidement".
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