«C’est extrêmement compliqué comme question. Qu’est-ce que c’est qu’une fake news? Qu’est-ce qui est vrai? Est-ce que c’est à une autorité politique de le décider ou pas?», s’interroge Alexander Samuel à notre micro.
Pour ce professeur de mathématiques, mobilisé depuis le début de la crise sanitaire contre la désinformation, il convient pour l’instant d’attendre les propositions à venir de la commission Bronner. Lancée le 29 septembre dernier, celle-ci doit fournir d’ici à quelques mois un arsenal de propositions au gouvernement. Objectif: «essayer d'éclairer le public» sur les «mécaniques qui conduisent à la désinformation». En d’autres termes, lutter contre la propagation de fake news. Et ce malgré l’ambiguïté inhérente à la signification de cette expression.
Le mensonge apparent comme la volonté manifeste d’influencer des personnes, de «retourner les chiffres pour manipuler» relèvent «vraiment des fakes news» et permettent déjà de faire le tri, défend notre invité.
«Ensuite, il y a tout une partie qui est un peu plus ambiguë et les lignes sont souvent floues entre un mensonge avéré et une personne qui se trompe dans son interprétation, ou encore une personne qui interprète d’une manière différente certains chiffres», détaille le scientifique à notre micro.
Depuis l’annonce de son lancement, cette commission Bronner fait l’objet d’attaques et de critiques, à l’exemple des tweets partagés par le militant antipass Florian Philippot ou l’ancien juge Philippe Bilger. Outre les polémiques autour de sa composition, d’aucuns craignent l’instauration opportune d’un «ministère de la Vérité».
À écouter notre invité, si l’entreprise se révèle complexe et acrobatique, elle n’en reste pas moins «nécessaire». Lui pour qui l’épidémie de Covid-19 a été l’occasion d’une «multiplication des fake news» par «certaines personnes et États pour tirer profit de la crise».