La crise de l’énergie continue d’inquiéter les autorités européennes. Si le cours du pétrole s’est donné un peu d’air avec l'annonce d'une hausse des stocks de brut américain, les prix du gaz devraient continuer de tutoyer les sommets cet hiver. Ursula von der Leyen a tenté de donner des pistes pour éviter que cette situation ne se répète à l’avenir.
La présidente de la Commission européenne a, lors du sommet européen sur l'investissement durable, invité les pays membres à s’engager dans la production d’énergies renouvelables.
"Il est crucial de réduire notre dépendance aux combustibles fossiles comme le gaz, le pétrole et le charbon. À long terme, le Green Deal européen et les énergies renouvelables sont la solution à la hausse des prix de l'électricité. Chaque euro dépensé dans les énergies renouvelables aide notre planète. Et cela aide également les consommateurs", a-t-elle déclaré.
La responsable a souligné que les prix des énergies renouvelables étaient restés stables ces dernières années, quand ceux des énergies fossiles s’étaient envolés. Elle a également invité l’Europe à "diriger par la force de son exemple" en matière d’écologie. La dirigeante a insisté sur l’importance des "obligations vertes" (green bonds), dont le marché européen est aujourd’hui évalué à 1.000 milliards d’euros.
Délicate neutralité carbone
Des engagements écologiques cependant pointés ces dernières semaines. Vladimir Poutine a notamment ironisé sur l’objectif d’une neutralité carbone européenne, alors que certains pays de l’UE investissent encore massivement dans le charbon.
"Comment est-il possible de lutter pour la neutralité carbone si la production énergétique européenne, en ce qui concerne le charbon, est deux fois supérieure à celle de la Russie, comme en Allemagne?", a-t-il lâché lors d'une réunion avec les responsables du secteur énergétique russe.
Le Président russe a ajouté qu’une telle conception de la neutralité carbone nuisait non seulement à l’Europe, mais aussi à Moscou.
La tension entre Ursula von der Leyen et Vladimir Poutine était déjà montée d’un cran ces derniers jours, la présidente de la Commission accusant Moscou de limiter ses livraisons de gaz.
Le Président russe avait alors répliqué en pointant les erreurs économiques de l’UE, notamment la réduction des contrats de long terme sur le gaz naturel pour privilégier les achats au marché spot, marché où les prix ont justement flambé.
Fin septembre, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) avait d’ailleurs donné raison à cette interprétation, rappelant que la Russie respectait bien "ses contrats de long terme vis-à-vis des pays européens". L’organe avait cependant invité Moscou à "faire plus" en vue de saison de chauffage hivernale qui approche en Europe.