Un informateur du FBI dans l’affaire Assange arrêté en Islande

La police islandaise a arrêté l’une des personnalités les plus sulfureuses de l’affaire Julian Assange. Cet informateur du FBI, soupçonné de multiples crimes, a été mis sous les verrous pour donner à la justice le temps de souffler.
Sputnik
Nouveau rebondissement dans l’affaire Julian Assange: l’un des témoins clé, qui avait renseigné le FBI sur les activités du fondateur de WikiLeaks, a été interpellé en Islande, rapporte le journal local Studin.
Sigurdur Thordarson a été arrêté dans le cadre d’une loi rarement utilisée, visant à lui interdire la récidive. Déjà condamné pour abus sexuels sur mineurs, il a été placé en détention provisoire après diverses autres infractions répétées à la loi. La mesure est surtout censée l’empêcher de se lancer dans une nouvelle vague de délits, afin de permettre à la justice de rattraper son retard et de statuer sur son cas.
Dans un récent entretien à Studin, le prévenu avait d’ailleurs déclaré avoir l’intention de continuer ses forfaits, visant notamment à mettre à mal la fiscalité islandaise. Sigurdur Thordarson a été arrêté à son retour d’un voyage d’Espagne, et incarcéré à Little Hraun, la prison la plus sécurisée d’Islande.
Témoin sulfureux
Bénévole du site Wikileaks, l’inculpé avait servi d’informateur au FBI. Mais début juillet, il a admis à Studin que Julian Assange ne lui avait jamais donné de consignes de piratage, notamment contre des pays membres de l'Otan. Un argument qui faisait pourtant office de pièce maîtresse dans l’acte d’accusation américain contre le cofondateur de Wikileaks.
Certains observateurs avaient alors déclaré que ces allégations sonnaient le glas de l’affaire Assange et des allégations portées contre lui. Nils Melzer, rapporteur spécial de l’Onu sur la torture, avait ainsi appelé sur Twitter "mettre fin à cette parodie".
Sigurdur Thordarson est par ailleurs soupçonné d’avoir volé plusieurs milliers de dollars lors de sa collaboration avec Wikileaks et d’avoir usurpé l’identité de Julian Assange. Son arrestation a été saluée par Kristinn Hrafnsson, rédactrice en chef de Wikileaks.
"La semaine dernière, nous avons appris que la CIA avait l'intention de kidnapper ou de tuer Assange à Londres et maintenant le témoin clé de l'accusation américaine est en prison pour des délits en série – la même personne qui a affirmé il y a quelques semaines que les éléments de l’acte d'accusation étaient des fabrications totales. L'affaire Assange doit être abandonnée", expose la responsable auprès de Studin.
Fin septembre, Yahoo News avait en effet rapporté que la CIA avait songé à enlever, voire à assassiner, Julian Assange à Londres, alors qu’il était encore réfugié à l’ambassade équatorienne. L'ancien secrétaire d'État américain Mike Pompeo n’avait pas totalement nié les faits, estimant simplement que les sources ayant parlé à Yahoo News devraient être poursuivies pour "avoir mentionné des activités classifiées" de la CIA.
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