L'ancien Premier ministre Édouard Philippe, qui doit créer son parti le 9 octobre, "va devoir se positionner", prévient Olivier Becht, président du groupe Agir à l'Assemblée.
"Il va devoir se positionner. Créer un mouvement est évidemment son droit. C'est même une bonne chose s'il parvient à accueillir des personnalités, notamment de l'UDI ou de LR, qui n'ont pas encore rejoint la majorité", reconnaît M. Becht dans un entretien à Libération.
"Mais s'il n'y arrive pas, il sera sur le même positionnement qu'Agir (présidé par Franck Riester, ex-LR, ndlr), qui a déjà uni depuis le début du quinquennat les élus de centre droit et de droite prêts à travailler avec le président de la République. Avoir deux structures de même sensibilité qui font la même chose, ça n'a pas d'intérêt", tranche-t-il.
Alors que la majorité LREM/MoDem/Agir travaille à la construction d'une "maison commune" en vue de la présidentielle de 2022, Agir n'est donc pas prêt à se fondre dans le parti d'Édouard Philippe (ex-LR)? "Agir a vocation à travailler avec cette nouvelle offre politique, mais vous me posez une question à laquelle je ne peux pas répondre car je ne sais pas encore ce que propose Édouard Philippe", fait valoir M. Becht.
Il dit par ailleurs ne pas souscrire "à ce stade" à la proposition d'Édouard Philippe d'un report de l'âge de la retraite pouvant aller jusqu'à 67 ans, soulignant la nécessité d'"élaborer un projet (...) tous ensemble".
Patrick Mignola, chef de file des députés MoDem, prend également ses distances par rapport à cette proposition des 67 ans, qui peut être "choquante pour ceux ayant commencé tôt à travailler". Il préfère "parler de durée de cotisation".
Et concernant le parti de l'ancien Premier ministre, l'affaire est pour lui entendue: "nous avons pris l'initiative cet été de rapprocher les deux mouvements principaux de la majorité présidentielle, LREM et MoDem, pour qu'enfin l'espace central de la vie politique se structure", et "nous aurons besoin aussi d'alliances, qui peuvent se faire avec une droite modérée" comme celle d'Édouard Philippe, sur une "ligne libérale" plutôt qu'"identitaire", a-t-il déclaré devant l'Association des journalistes parlementaires.