Pendant la guerre froide, la CIA aurait collaboré avec un scientifique nazi

En pleine guerre froide, l’agence de renseignement américaine a recouru aux services d’un scientifique nazi pour développer une sirène pourrait servir les intérêts d’une guerre psychologique, selon Military Watch.
Sputnik
La fin de la Seconde Guerre mondiale a donné lieu à des défections massives de scientifiques allemands aux États-Unis dont les services de renseignement ont sauté sur l’occasion pour rechercher des spécialistes avant tout pour les programmes d’aviation militaire et de missiles. Mais un projet moins connu a été étudié par la CIA au début de la guerre froide: celui de la mise au point d’une sirène que les militaires américains prévoyaient d’utiliser dans la guerre psychologique, relate le magazine Military Watch.
La nouvelle arme de la CIA devait semer la terreur parmi les ennemis et s’inspirer de la "trompette de Jéricho" allemande dont étaient notamment munis les bombardiers allemands Junkers Ju-87 Stuka de la Luftwaffe. L’opération avait été baptisée Paperclip (trombone, en français) et se basait notamment sur les notes de conception et les détails techniques d’un scientifique allemand recruté par les Américains.
En effet, aucun avion nazi dont s’étaient emparés les États-Unis ne disposait de cette sirène et la CIA a finalement abandonné la recherche d’une sirène "authentique" pour se concentrer sur la mise au point d’un engin ressemblant.
La nouvelle sirène aurait dû être intégrée au P-51 Mustang, un chasseur américain que les États-Unis disposaient en surplus, qui devait voler à basse altitude et émettre des sons communiquant la frayeur et démoralisant l’ennemi.
La CIA a commandé quatre prototypes de la "trompette de Jéricho" fin 1958 sur la base de ces informations et, fin octobre de la même année, l’entreprise qui les a construits – dont l’appellation reste toujours classée – avait entamé des tests en laboratoire. Ceux-ci ont montré que le nouvel appareil était capable de générer quelque 150 décibels (le niveau sonore entre 130 et 140 décibels étant généralement considéré comme le seuil de douleur auditive). La CIA avait affirmé que la puissance de la sirène pourrait être augmentée jusqu’à 180 décibels "par des moyens électroniques" et avait l’intention de poursuivre les travaux en 1959.

La sirène

Le système a été testé sur un Beechcraft AT-11 américain, mais elle n’a produit que 108 décibels, ce qui a conduit la CIA à conclure qu’il était impossible de le "considérer comme un élément de harcèlement".
"Entendant la sirène pour la première fois et ignorant complètement l’essai du dispositif, le pilote qui l’a transportée sur le site d’essai a pensé à une défaillance de la pompe à huile ou à carburant de l’avion. Il s’est dit préoccupé par une éventuelle panne de moteur", a indiqué la CIA.
Et bien qu’inquiet par le bruit, ce "témoin impartial" n’a éprouvé aucune peur, a conclu l’agence.
D’autres tests ont été réalisés, mais étant donné leur échec, ils ont finalement été abandonnés.

Chats et corbeaux-espions

Les opérations d’espionnage sortant du genre classique existent à profusion dans l’histoire. Tout le monde connaît les efforts d’entraînement de dauphins pour devenir de potentiels saboteurs et espionner notamment la flotte soviétique de sous-marins nucléaires. Cependant, d’autres animaux figurent également sur la liste des tests de la CIA.
Ainsi, selon une journaliste du mensuel américain The Atlantic, l'un des projets de la CIA prévoyait le recours à un chat-espion qui, lâché dans des endroits stratégiques, enregistrerait des conversations. L’animal s’était vu implanter chirurgicalement des micros et des transmetteurs radio dans le cadre du projet Acoustic Kitty (chaton acoustique, en français) qui a été développé au début des années 1960, en pleine guerre froide, pour espionner l'URSS. L'agence a investi quelque 10 millions de dollars dans la conception, selon un responsable de la CIA. Mais l’expérience ne s’est pas passée comme prévu. Tout juste sorti de la camionnette des espions, l’animal, qui avait pour mission d’enregistrer la conversation de deux membres de l’ambassade russe dans un parc, s’est fait écraser par un taxi. Quelques autres essais ont suivi, avant que le projet soit finalement abandonné.
La CIA s’est également concentrée sur les oiseaux. Selon des documents déclassifiés en 2019, l’agence de renseignement a réalisé des tests sur des pigeons, des faucons, des hiboux ou encore des corbeaux, toujours pour espionner les Russes. Elle avait même recruté des ornithologues afin de déterminer quels oiseaux passaient régulièrement une partie de l'année dans une région de Moscou qu’elle tenait à surveiller de près. La star du projet était le corbeau Do Da, très endurant et capable de déterminer la bonne altitude et les bons vents. Mais un jour il a été agressé par d'autres corbeaux et les scientifiques ne l’ont plus jamais revu.
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