Dans l’émission C à vous sur France 5, le 5 octobre, Nicolas Sarkozy est revenu sur la possible candidature d’Éric Zemmour à la présidentielle alors que le polémiste continue de laisser planer le doute.
"À chaque campagne, quand quelqu'un vient troubler le jeu, c'est qu'il n'y a pas de débat sur la table! Éric Zemmour n'est pas la cause mais le symptôme. [...] Quand les gens disent que c’est scandaleux que Zemmour parle, je ne suis pas d’accord", a déclaré au média l'ancien Président.
L’écrivain, qui agite ces dernières semaines l’échiquier politique, est connu pour ses prises de parole controversée. Invité le 26 septembre du Grand Rendez-vous d'Europe 1, CNews et Les Échos, le polémiste avait estimé que "le régime de Vichy avait protégé les juifs français et donné les juifs étrangers". Le 11 septembre, il avait déclenché une polémique en tenant sur France 2 des propos au sujet des victimes du terroriste Mohammed Merah, auteur des attentats de Toulouse et Montauban en 2012.
L'essayiste a fait un parallèle entre l’assaillant, dont la famille avait fait la demande de l'enterrer en Algérie, rejetée par les autorités algériennes, et les enfants juifs qu'il a assassinés devant l'école confessionnelle, enterrés eux en Israël. Selon lui, "ils n'appartenaient pas à la France".
"Une ligne rouge"
Sur France 5, M.Sarkozy a notamment commenté les propos de M.Zemmour sur le régime de Vichy et sur la famille Sandler.
"Pour moi, c’est la ligne rouge. Ce qu’il dit sur Vichy, ça fait partie du débat", a jugé l’ancien Président.
Interviewé sur le plateau de BFM TV, l’historien de l’Holocauste et directeur de recherche au CNRS Laurent Joly a qualifié le 28 septembre les propos de M.Zemmour de "totale fake news".
"C'est la rhétorique pétainiste qui a été reprise dès les années 1950, 1960 [...] par la littérature d'extrême droite", a précisé l'auteur du livre "L’État contre les juifs: Vichy, les nazis et la persécution antisémite".
Éric Dupond-Moretti a lui aussi réagi aux propos de l’essayiste qui avait pris la défense du dirigeant du régime de Vichy. Il l’a qualifié de "raciste, négationniste, condamné par la justice de notre pays pour incitation à la haine raciale".
Zemmour qualifié au second tour?
Même si le polémiste n’est pas encore candidat à la présidentielle, il continue de grimper dans les sondages. Selon une enquête Harris Interactive pour Challenges paru ce mercredi 6 octobre, Éric Zemmour serait pour la première fois qualifié au second tour de l’élection avec 17 à 18% des intentions de vote. Il serait placé derrière Emmanuel Macron (24 à 27%).