Constatant depuis plusieurs semaines dans les rues de Montpellier plusieurs femmes portant le niqab, la préfecture de l’Hérault a décidé de rappeler la loi qui interdit depuis 2010 le port du voile intégral islamique.
Le 4 octobre, la préfecture a publié un communiqué qui rappelle que l’interdiction du port d’une tenue destinée à dissimuler le visage, de type burqa ou niqab, est "toujours en vigueur".
Des contrôles de police seront effectués pour faire respecter la loi, a fait savoir la préfecture. En cas de non-respect de la loi, une amende sera infligée allant jusqu’à 150 euros.
"Le niqab n’est pas bienvenu dans notre pays, parce qu’il est porteur d’idéologie d’oppression et de séparatisme", a estimé le préfet de l’Hérault Hugues Moutouh auprès de CNews ce 6 octobre.
"Acte de revendication identitaire"
D’après le communiqué, certaines personnes "affilées à des mouvances islamistes séparatistes" ont profité de l’obligation du port du masque dans l’espace public "pour revêtir un voile intégral".
D’après le préfet, sa décision est inscrite dans un cadre plus large de lutte contre "le repli communautaire et le développement de l’islamisme radical".
"À l'occasion de l'adoption de la loi du 24 août 2021 qui vise à lutter contre le repli communautaire, nous avons la charge de sanctionner les personnes qui portent ce symbole d'oppression et de séparatisme. […] C'est un acte de revendication identitaire, de prosélytisme et de repli communautaire. Nous sommes testés et il est de notre devoir de défendre les valeurs républicaines", avance le préfet sur Europe 1 ce 6 octobre.
La loi de 2010
En France, le port du voile intégral recouvrant le visage est interdit dans l'espace public par la loi adoptée le 11 octobre 2010 et entrée en vigueur en 2011. C’est le cas du niqab, de la burqa, mais pas du burkini qui reste autorisé. Sont ainsi concernés la rue, les transports en commun, les commerces, les hôpitaux, les administrations ou encore les cinémas. En 2014, cette législation a été validée par la Cour européenne des droits de l'Homme.
Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, cinq années après l’entrée en vigueur de la loi, 1.569 amendes allant jusqu’à 150 euros avaient été établies.
L'application du texte a provoqué des tensions à Trappes (Yvelines), où le contrôle d'identité d'une femme en niqab en juillet 2013 avait provoqué une flambée de violences urbaines.