La première banque d’Europe de par sa capitalisation boursière est russe

Sberbank a détrôné HSBC comme première banque d’Europe quant à sa capitalisation, alors que le français BNP est troisième. Le géant russe compte désormais se diversifier et marcher sur les plates-bandes d’Amazon.
Sputnik
Sur fond de la flambée des prix de l’énergie, les acteurs russes n’en finissent plus d’empiler les records en bourse. Le MOEX, l’indice russe de référence, a en effet progressé d’environ 30% cette année, tiré par plusieurs locomotives. Parmi elles, la banque Sberbank vient à nouveau de s’illustrer.
L’établissement bancaire est en effet devenu le premier d’Europe en capitalisation boursière, avec 112 milliards de dollars, selon les données des salles de marchés. Sberbank dépasse ainsi HSBC, avec 108,5 milliards. Le groupe français BNP complète le podium, avec une capitalisation d'environ 81 milliards de dollars. Ce 5 octobre, l’action du groupe russe a flirté avec la barre des 365 roubles sur le MOEX, du jamais vu jusqu’ici.
Au-delà de la question énergétique, Sberbank profite surtout d’une augmentation de la demande de prêts hypothécaires.
"L'activité a progressé mieux que prévu: Sberbank a augmenté son portefeuille de prêts aux particuliers à 9.700 milliards de roubles, l'activité liée aux transactions a augmenté malgré la base élevée de l'année dernière", précisait dans un communiqué la directrice financière du groupe, Alexandra Bouriko, au sortir du premier trimestre 2021.
Le nouvel Amazon russe?
Mais pour l’avenir, l’établissement voit plus loin que ses activités bancaires. Le groupe envisage en effet de se diversifier, en se lançant notamment dans le e-commerce. Alors qu’un partenariat avec Alibaba, le géant chinois du secteur, a d’abord été envisagé, Sberbank a finalement décidé de faire cavalier seul, avec sa plateforme SberMegaMarket.
À long terme, la compagnie compte créer un Amazon à la russe, en investissant 35 milliards de roubles (environ 420 millions d’euros) dans le commerce électronique. Cependant, l’entreprise ne se restreindra pas à la vente en ligne et entend construire un véritable "écosystème", proposant des services allant de la livraison de nourriture aux plateformes de streaming.
"Des écosystèmes se développent partout dans le monde […]. Apple a son propre écosystème basé sur un accès monopolistique aux appareils. Google et ses systèmes sont un écosystème […]. Si on ne bâtit pas d'écosystème russe, alors les Russes seront obligés de vivre dans des réseaux américains ou chinois", explique au Financial Times Lev Khasis, directeur général adjoint chez Sberbank.
L’établissement bancaire pense que ce nouvel écosystème pourrait représenter 5% de ses résultats d’exploitation à l’horizon 2030.
Discuter