Pédocriminalité dans l'Église catholique: l'épiscopat exprime "sa honte" et "son effroi"

Réagissant à la récente publication du rapport sur les nombreux faits de pédocriminalité au sein de l’Église catholique depuis 70 ans, la Conférence des évêques de France demande "pardon" aux victimes.
Sputnik
Le président de la Conférence des évêques de France, Éric de Moulins-Beaufort, a exprimé "sa honte", "son effroi" et a demandé "pardon" aux victimes de pédocriminalité, mardi après la publication du rapport accablant de la Commission indépendante sur les abus de l'Église (Ciase) depuis 1950.
"Mon désir en ce jour est de vous demander pardon, pardon à chacune et chacun", a déclaré Mgr de Moulins-Beaufort devant la presse.
"À travers votre compte rendu, nous avons entendu la voix des personnes victimes, entendu leur nombre. Leur voix nous bouleverse, leur nombre nous accable. Il dépasse ce que nous pouvions supposer", a-t-il encore souligné.
Il a assuré que les évêques allaient "consacrer du temps" à sa lecture.
De son côté, Véronique Margron, la présidente de la Corref (instituts et ordres religieux) a interrogé: "peut-on bien recevoir un désastre?" "Que dire, sinon éprouver [...] une honte charnelle, une honte absolue".
Face à cette enfance qui a été "violentée", face à une "telle tragédie" et face à ces "crimes massifs commis dans |son] église", elle a exprimé son "chagrin".

Réparation financière

Le président de la Ciase Jean-Marc Sauvé a appelé mardi l'institution à apporter une "réparation" financière à toutes les victimes de violences sexuelles en son sein depuis 1950 en France.
"Il faut indemniser les préjudices subis par les victimes en dehors même de toute faute identifiée, caractérisée de l'Église", a déclaré Jean-Marc Sauvé, souhaitant que cette indemnisation ne soit pas considérée comme "un don" mais "un dû" de l'Église.
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