L’UE a "toutes les difficultés du monde au Mali à avoir de véritables leviers d’influence"

Face aux critiques de la diplomatie russe sur l’histoire parfois peu flatteuse de l’Europe en Afrique, l’Europe devrait "s’interroger sur ses propres mécanismes d’influence positive", analyse le chercheur Jerôme Pigné au micro de Rachel Marsden.
Sputnik
Le Haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell a demandé à la Russie de ne pas travailler sur le continent africain, arguant que c’est "notre endroit".
La porte-parole du ministère Maria Zakharova a d’ailleurs ironisé, lors d’une émission de télévision sur la chaîne russe Rossiya 1, que la vision coloniale du monde est le fondement des relations des pays européens avec d’autres pays. Jerôme Pigné, président-cofondateur du réseau de réflexion stratégique sur la sécurité au Sahel et chercheur associé à l’Institut Thomas More, estime que la Russie "joue son va-tout".
"C’est de bonne guerre pour les Russes et d’autres de dire qu’ils n’ont pas de passé colonial, mais qu’ils ont une approche économique, politique pragmatique, concrète. C’est d’ailleurs peut-être un avantage. L’Union européenne, aujourd’hui, a toutes les difficultés du monde au Mali et dans la sous-région à avoir de véritables leviers d’influence. Je pense que l’UE, comme la France, plutôt que de se focaliser sur la question de l’influence russe doit aussi s’interroger sur ses propres outils et mécanismes d’influence positive dans la sous-région et pas seulement au Mali."
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