Europe "désouverainisée": la Chine peut "nous mettre à genoux en quelques semaines"

Sous protection américaine depuis soixante-dix ans, l’Europe a volontairement renoncé à sa stratégie de puissance. Face à la nouvelle guerre froide sino-américaine, là voilà désormais démunie, déplore le géopolitologue Alexandre Del Valle.
Sputnik
"Les Européens sont les dindons de la farce!"
Alexandre Del Valle n’y va pas avec le dos de la cuillère pour évoquer le déclassement du Vieux Continent. Pour le géopolitologue, l’idéologie "mondialiste" appliquée à la lettre par l’Europe est la cause de ce déclin politique et économique.
La souveraineté et l’identité, deux facteurs de puissance. C’est la thèse de La Mondialisation dangereuse (Éd. L’Artilleur) qui distingue les Européens ayant renoncé volontairement à leur puissance, des Etats-nations les "plus identitaires". Ces derniers sont représentés par l’Inde, la Turquie, la Russie ou encore la Chine. Pour Alexandre Del Valle, la mondialisation a révélé les vulnérabilités de l’Europe "désouverainisée" et coincée actuellement entre deux hyperpuissances. Ainsi, la Chine et les États-Unis perçoivent, eux, la mondialisation comme un "moyen d’étendre leur puissance".
En raison de la dépendance occidentale, l’empire du Milieu peut "nous mettre à genoux en quelques semaines" sur le plan économique, prévient notre interlocuteur. Si la Chine annexait Taïwan dans les prochaines années, elle s’arrogerait par la même occasion le monopole total des semi-conducteurs, outil indispensable pour les nouvelles technologies.
"Aujourd’hui, la Chine et l’Asie peuvent littéralement bloquer l’économie mondiale."
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