Le ministère taïwanais de la Défense a d'abord souligné qu'il avait fait décoller des appareils pour émettre des avertissements après que 36 chasseurs, 12 bombardiers ayant une capacité nucléaire H-6 et d'autres avions étaient entrés dans sa zone d'identification de défense aérienne (ADIZ) du sud-ouest.
Quatre autres avions chinois ont plus tard, dans la nuit, pénétré dans cette zone qui est un espace aérien dans lequel un État souhaite identifier et localiser les aéronefs pour des raisons de sécurité nationale, portant leur nombre total à 56, selon le ministère.
De son côté, le Conseil des Affaires du Continent, le principal organe de décision de Taïwan en matière de politique à l'égard de la Chine, a accusé cette dernière de "porter gravement atteinte au statu quo" dans le détroit de Taïwan.
"Nous exigeons des autorités à Pékin qu'elles cessent immédiatement leurs actions provocatrices non pacifiques et irresponsables", a déclaré dans un communiqué son porte-parole, Chiu Chui-cheng, affirmant que Taïwan "ne cédera jamais" aux menaces.
La Chine considère cette île peuplée de 23 millions d'habitants comme une province rebelle appelée à retourner dans son giron, si nécessaire par la force.
Depuis l'arrivée en 2012 de Xi Jinping à la tête de son pays, des avions de guerre chinois ont presque quotidiennement pénétré dans la zone d'identification de défense aérienne.
Démonstrations de force récentes
Vendredi, le jour anniversaire de la Chine communiste, un nombre record d'avions des forces aériennes chinoises, 38 au total, parmi lesquels un bombardier H-6 à capacité nucléaire, étaient entrés dans cette zone.
Samedi, un nouveau record avait été établi avec l'incursion de 39 appareils, selon le ministère taïwanais de la Défense.
Le lendemain, via un communiqué du département d'État, les États-Unis s'étaient dits "très inquiets" des "provocations militaires" de la Chine près de Taïwan, qu'ils avaient jugées "déstabilisatrices" pour la paix et la stabilité régionales.
"Nous exhortons Pékin à cesser ses pressions militaires, diplomatiques et économiques et sa coercition contre Taïwan", avait ajouté Washington, réaffirmant son "engagement indéfectible" aux côtés de cette île.
Le ministère chinois des Affaires étrangères a d'ailleurs réagi lundi à ces propos, accusant Washington d'envoyer "un signal extrêmement erroné et irresponsable" de par ses actions "provocatrices" telles que la vente d'armes à Taipei et l'envoi de navires de guerre dans le détroit de Taïwan.
"Les États-Unis devraient rectifier leurs erreurs, sincèrement se plier au +principe d'une seule Chine+ (...) gérer prudemment et de manière adéquate la question de Taïwan et arrêter de soutenir les forces séparatistes indépendantistes taïwanaises", a déclaré sa porte-parole Hua Chunying.
En 2020, 380 avions des forces aériennes chinoises ont été détectés dans la zone d'identification de défense aérienne de Taïwan et, depuis le début de cette année, ils sont plus de 600.