Merkel prône la tolérance pour les 31 ans de la réunification

Angela Merkel a appelé dimanche les Allemands à tirer parti sur la diversité de leurs origines pour bâtir un avenir commun, dans un discours prononcé parfois au bord des larmes à l'occasion du 31e anniversaire de la réunification du pays.
Sputnik
Elle a déclaré que les libertés offertes par la réunification de l'Allemagne en 1990 avaient offert "tant de nouvelles opportunités" aux habitants de l'ex-Allemagne de l'Est, dans laquelle elle a été élevée, tout en reconnaissant que nombre d'entre eux s'étaient ensuite "retrouvés dans une impasse".
La chancelière a aussi évoqué un article de presse publié l'an dernier, dans lequel un journaliste affirmait qu'elle n'était "pas une vraie Allemande" en lui reprochant son attitude lors de la crise européenne des réfugiés en 2015, lorsqu'elle avait jugé que "si nous devons commencer à nous excuser" d'une politique d'accueil des réfugiés, "alors ceci n'est pas mon pays".
"Est-ce qu'il y a deux sortes d'Allemands et d'Européens, les authentiques et les acquis qui doivent prouver jour après jour leur attachement et peuvent rater l'examen pour une phrase comme celle de la conférence de presse?", a-t-elle demandé.
Angela Merkel avait ouvert grand les portes de l'Allemagne aux migrants en 2015, son pays accueillant un million de personnes fuyant la guerre et la pauvreté, en Syrie et en Afghanistan entre autres. Cette décision a été l'une des plus controversées de ses 16 ans au pouvoir et elle passe pour avoir favorisé l'ascension du parti populiste Alternative pour l'Allemagne (AfD).
Dans son discours de dimanche, la chancelière a plaidé en faveur d'une Allemagne "dans laquelle nous construisons l'avenir ensemble", ajoutant: "Soyez ouverts aux rencontres, soyez curieux d'autrui, racontez vos histoires aux autres et tolérez vos différences. C'est la leçon de 31 ans d'unité allemande".
Elle a ensuite avoué que la décision prise l'an dernier de restreindre les libertés publiques pour freiner la propagation du coronavirus avait été "l'une des expériences les plus difficiles" qu'elle ait vécues en tant que chancelière.
En poste depuis 2005, Angela Merkel doit quitter ses fonctions lorsqu'un nouveau gouvernement sera formé à la suite des discussions entre partis politiques pour former une coalition parlementaire issue des élections fédérales de dimanche dernier.
Discuter