Un rassemblement de riverains des communes concernées par la crise du crack dont Pantin, Aubervilliers et La Villette s’est tenu ce samedi 2 octobre place de Stalingrad, à Paris.
Les manifestants ont porté des pancartes "Soignez-les, protégez-nous", "Crackastrophe annoncée", "Non crack" ou encore "Concentre les salles de conso? Non!".
"La situation est vraiment intolérable, c’est honteux de nous mépriser de la sorte. C’est honteux de rendre le nord-est de Paris une décharge des beaux quartiers", a déclaré à Sputnik Fati, une habitante d’Aubervilliers.
Les déplacements des toxicomanes ne font qu’aggraver la situation
Installés dans le secteur des rues Riquet et Stalingrad à Paris depuis plusieurs années, les toxicomanes ont été déplacés en septembre dans un square de la Porte-de-la-Villette, à la limite entre Paris et les communes de Pantin et d'Aubervilliers.
Selon l’interlocutrice de Sputnik, ce déplacement a "multiplié par 100" les problèmes en matière de sécurité dans les communes, les deux stations de métro locales devenant "dangereuses pour les habitants". Une femme avait notamment été agressée par trois toxicomanes et s’était vu priver "même de ses chaussures", a-t-elle déclaré.
"Une collusion"?
Pour un autre manifestant, Fred, le fait que les autorités n’arrivent pas à faire arrêter la toxicomanie et à réinsérer les consommateurs de drogue locaux, qui ne sont pas trop nombreux, soulève des questions:
"On se demande s’il n’y a pas une sorte de collusion, quelque chose de caché."
En effet, "on parle de 400 consommateurs, toxicomanes", selon lui.
"Au niveau de la France […], c’est une goutte d’eau! On n’arrive pas à comprendre comment on ne peut pas prendre en charge 400 personnes […]. Comment cela se fait qu’on n’arrive pas à arrêter une centaine de dealers et à soigner 400 personnes? On est en France, une grande démocratie".
Crise du crack
Les riverains du nord-est de Paris avaient déjà exprimé leur colère face aux troubles causés par la crise du crack, notamment en organisant des manifestations ou des concerts de casseroles.
Plusieurs d’entre eux avaient manifesté près d’un mur érigé en septembre sous le périphérique pour contenir les déplacements de toxicomanes. Ils avaient même tiré au mortier d’artifice pour éloigner les consommateurs de narcotiques.
Une pétition lancée fin juillet "Non à Paris, capitale mondiale du crack et de la toxicomanie" compte actuellement environ 5.800 signatures.
La mairie de Paris envisage de multiplier les lieux de consommation de drogue pour prendre en charge les toxicomanes. Les "quatre solutions" récentes d’Anne Hidalgo prévoient notamment un lieu "adapté pour des accueils jour/nuit" dans le XXe arrondissement, deux autres dans le quartier des Grands Boulevards et un site pour les femmes.