La Turquie continue de considérer la péninsule de Crimée comme partie intégrante de l’Ukraine et le dit ouvertement à la partie russe, a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu.
"Nous ne reconnaissons pas la Crimée [en tant que territoire russe, ndlr], nous soutenons l’intégrité territoriale de l’Ukraine et de la Géorgie. C’est très clair, et nous ne cachons pas cette attitude", a indiqué le chef de la diplomatique turque cité par la chaîne publique TRT.
Il a souligné que son pays était disposé à développer ses relations avec la Russie tout en restant membre de l’Alliance atlantique. Toujours d’après lui, Ankara veut que sa politique étrangère soit ouverte, transparente et basée sur des principes fermes.
"Nous devons être forts. Plus nous sommes forts du point de vue économique, plus nous sommes forts à la table des négociations ainsi que sur le terrain", a expliqué M.Cavusoglu.
Coopération russo-turque
La Turquie, comme tous les pays membres de l’Otan, n’a jamais reconnu la réintégration de la Crimée à la Russie, qui s’est opérée en 2014 dans le sillage de la crise ukrainienne ayant abouti au renversement et la fuite du Président Viktor Ianoukovitch, ainsi que sur le conflit meurtrier dans le sud-est du pays.
Dans le même temps, Ankara maintient avec Moscou une coopération militaire d’ampleur, dont l’exemple le plus médiatisé est l’achat par la Turquie de systèmes de missiles antiaériens S-400. Cette transaction a d’ailleurs suscité un vif mécontentement de Washington, qui a fini par imposer des sanctions à l’encontre d’Ankara.
Erdogan rencontre Zelensky, puis Poutine
Au cours de ces deux dernières semaines, le dirigeant turc s’est entretenu avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, à New York, ainsi qu’avec le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, à Sotchi. Le leader ukrainien a ensuite remercié M.Erdogan "pour sa position ferme sur la non-reconnaissance de l’annexion de la Crimée par la Russie".
Les négociations avec le Président russe ont quant à elle porté sur l’éventuelle construction de deux nouvelles centrales nucléaires en Turquie aussi bien que sur les perspectives de la coopération spatiale, aérienne et navale entre les deux pays. M.Erdogan a également fait valoir que Moscou et Ankara partageaient des positions communes quant à la plupart des questions relatives au règlement de la crise syrienne.