"Coopération avec la police = représailles": les dealers de Rennes menacent des immeubles entiers

Des dealers ont laissé un message très explicite sur les murs d’un immeuble rennais, avertissant les habitants qui donneraient des informations à la police. Ce type d’affichage se banalise.
Sputnik
Même si l’exécutif a récemment montré les muscles en matière de lutte contre les stupéfiants, dans le sillage du déplacement marseillais d’Emmanuel Macron, les dealers continuent de faire régner la terreur dans certains quartiers. Ils en arrivent parfois à imposer la loi du silence, comme à Rennes.
Un message menaçant a en effet été laissé sur la porte d’un immeuble du square de Copenhague, en vue d’intimider les habitants, rapporte 20 Minutes. Truffé de fautes de français, ce dernier met en garde contre tout contact avec la police.
"Pour toute coopération avec la police des repressaille seront faite! On sait tout bande con. Coopération c’est: donner des info, ouvrir sa porte au policier. On sait c’est quel fenêtre grâce au photo", proclame in extenso l’inscription.
Le message pourrait être lié à une récente opération de police réalisée dans le quartier, selon 20 Minutes. Les forces de l’ordre avaient en effet installé une planque dans un appartement de cet immeuble, finalement repérée par les trafiquants. Un kilo de résine de cannabis avait cependant pu être saisi.
Déjà vu dans plusieurs banlieues de France, ce type d’inscription reste cependant rare dans la préfecture de l’Ille-et-Vilaine. Même si le square de Copenhague est connu pour être une plaque tournante du trafic de drogues à Rennes.
"Un message comme ça, on le voit à Marseille. Mais à Rennes, c’est la première fois que ça arrive. Les dealers mettent toujours la pression sur les habitants, mais pas de là à l’écrire comme ça", déclare une source policière à 20 Minutes.
L’affaire tombe mal pour Jean Castex qui doit se rendre à Rennes ce 1er octobre, pour justement faire le point sur la lutte antidrogue. Le Premier ministre statuera notamment sur les amendes forfaitaires délictuelles (AFD) infligées aux consommateurs. Un dispositif expérimenté dans la ville depuis près d’un an. Il sera accompagné du ministre de l’Intérieur et de celui de l’Éducation.
Policiers affichés
Dans plusieurs banlieues françaises, les halls des immeubles sont devenus de véritables panneaux d’affichages pour les dealers. Si certains n’hésitent pas à y vanter leur commerce et à communiquer leurs prix, d’autres s’en prennent directement aux forces de l’ordre, via des messages plus ou moins menaçants.
En avril, des photos de policiers, accompagnés parfois de leur famille, avaient notamment été collées dans des immeubles de Seine-Saint-Denis. Gérald Darmanin était alors monté au créneau, dénonçant à l’Assemblée nationale des actes "tout à fait répréhensibles" faisant "honte à la République".
Les propos du ministre de l’Intérieur n’avaient pas eu l’effet escompté, puisque de nouvelles photos étaient apparues une semaine après, dans le même département.
Mi-mai, des tags annonçant des mises à prix sur la tête de policiers avaient également été découverts dans une banlieue bordelaise.
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