Présidentielle française 2022

Macron profite du palais de l’Élysée pour organiser des dîners afin de préparer sa réélection

Emmanuel Macron a réuni sa garde rapprochée pour parler de sa stratégie à la prochaine présidentielle. Le probable candidat à sa réélection veut tenter de réunir au-delà des clivages politiques.
Sputnik
À six mois de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron a délaissé les affaires le temps d’une soirée, pour sonder son camp sur la ligne électorale à tenir. Le Président a en effet invité 25 convives, principalement des ministres et des élus de la majorité, pour un dîner spécial à l’Élysée, rapporte BFM TV.
Étaient notamment présents le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, celui de l’Intérieur Gérald Darmanin ou encore François Bayrou, Haut-commissaire au plan. La venue d'Édouard Philippe, que certains pensaient capable de marcher sur les plates-bandes présidentielles en 2022, a également surpris. L’ancien Premier ministre est en effet censé lancer son propre parti le 9 octobre.
Devant son auditoire, Emmanuel Macron s’est voulu rassembleur, lançant comme mot d’ordre "dépassement, unité, élargissement".
"Une démarche comme celle-là, ce n’est pas une addition de chapelles, mais une dynamique […]. Nous devons incarner le dépassement", a ainsi déclaré le chef de l’État, selon BFM TV.
Il reviendra à Richard Ferrand, président de l'Assemblée nationale, d’assurer ce travail d’unité et de cohésion autour du Président sortant.
Analysant le paysage politique actuel, Emmanuel Macron a également évoqué la montée des radicalités, visant sans doute implicitement Éric Zemmour. Le chef de l’État a déclaré que la majorité était elle-même radicale à sa manière, en s’en tenant à son agenda des réformes.
Après un tour de table, François Bayrou a pour sa part mis en garde contre une forme de droitisation durant la campagne à venir.
La délicate réforme des retraites
Certains participants au dîner ont également noté que le Président s’était montré frileux sur une potentielle réforme des retraites avant la fin de son mandat, rapporte BFM TV. Emmanuel Macron a hésité à prendre position sur la question, dans un contexte sanitaire et social déjà tendu.
Un sujet brûlant qui semble d’ailleurs diviser dans l’entourage présidentiel. Ce 29 septembre, Édouard Philippe avait ainsi préconisé de repousser l’âge du départ à la retraite à "65, 66 ou 67 ans", dans les colonnes de Challenges. Il avait reproché à l’exécutif de "danser au-dessus du volcan", au lieu de prendre des "mesures drastiques".
Ces déclarations ont provoqué la colère de la CFDT, mais aussi du nouveau locataire de Matignon, Jean Castex. Interrogé par La Dépêche du Midi, ce dernier a affirmé qu’il n’avait jamais été fait mention de cet âge de 67 ans, y compris dans le projet de loi jadis porté par Édouard Philippe. L’actuel Premier ministre a ajouté que la réforme serait lancée "quand le moment sera le bon".
Début septembre, Jean Castex avait déjà expliqué que les conditions n’étaient "toujours pas réunies" pour engager une telle réforme. Il avait déclaré vouloir attendre que la pandémie soit sous contrôle et que la reprise économique soit amorcée.
Discuter