Il y a 80 ans, l’URSS s’engageait à "préserver le statut de la France"

La Russie marque un anniversaire historique, celui qui a jeté les fondations des relations alliées entre l'Union soviétique et la France pendant la Seconde Guerre mondiale.
Sputnik
Le ministère russe des Affaires étrangères a commémoré une date importante dans les relations entre la Russie et la France.
Le 26 septembre 1941, l’ambassadeur soviétique à Londres, Ivan Maïski, et Charles de Gaulle ont échangé des lettres sur la reconnaissance du général français en qualité de "chef de tous les Français libres" qui refusent de capituler devant l'ennemi et s’engagent dans la voie de la lutte contre le nazisme, a déclaré lors d’une conférence de presse Alexeï Zaïtsev, directeur adjoint du département de l’information et de la presse du ministère. L'Union soviétique y avait exprimé sa volonté de fournir une aide tous azimuts aux patriotes français.

"Cet événement est devenu un symbole de l'unité du peuple soviétique et de la meilleure partie du peuple français, celle qui n'a pas accepté la défaite et qui était décidée à se battre jusqu'à la victoire décisive et finale sur le fascisme. Les exploits de l'escadrille Normandie-Niémen arrivée en URSS, où se côtoyaient pilotes et mécaniciens français et soviétiques, ainsi que l'héroïsme des partisans soviétiques qui se sont joints au mouvement de la Résistance, sont devenus un exemple éclatant de la fraternité d’armes soviéto-française", a indiqué Alexeï Zaïtsev.

"Préserver le statut de la France"

Dans sa lettre au général de Gaulle, Ivan Maïski a notamment souligné "la ferme détermination du gouvernement soviétique à garantir, après la victoire conjointe sur l'ennemi commun, un rétablissement complet de l'indépendance et de la grandeur de la France".
"Le soutien de Moscou à la France de Charles de Gaulle était explicite et inconditionnel: même si une grande partie du territoire français était alors contrôlée par le régime collaborationniste de Vichy, l'Union soviétique croyait fermement en une future victoire commune et a clairement énoncé la priorité de préserver le statut de la France en tant que grande puissance", a fait remarquer Alexeï Zaïtsev.
Mais aujourd’hui la Russie et la France se heurtent à de nouveaux défis et dangers. Dans ces conditions, il est nécessaire de "garder en mémoire l’union des Alliés et la fraternité d’armes durant la Seconde Guerre mondiale".
Il importe tout particulièrement "de résister ensemble à toute tentative de réécrire l'histoire et de torpiller l'architecture de l'ordre mondial avec les Nations unies pour pivot, architecture qui a aidé plus d’une fois à éviter des scénarios catastrophiques", a-t-il ajouté pour conclure.
"Ce qu'il y a de commun et d'inséparable"
Le caractère durable des relations entre la Russie et la France a également été mis en relief par le Président de la République qui a inauguré mardi à Paris, à la Fondation Vuitton, une exposition de chefs-d’œuvre français et russes acquis par les collectionneurs russes Morozov.
Il a déclaré croire "très profondément" que cette exposition pourrait "permettre de convaincre des millions de nos concitoyens de ce qu'il y a de commun et d'inséparable" entre Français et Russes.
Selon lui, "malgré les turpitudes du temps présent et des circonstances", il est important de continuer à œuvrer pour "rapprocher" les deux pays.
"Je veux témoigner de l'engagement sincère de la France à poursuivre ce chemin et à œuvrer au travail commun entre nos deux pays" quand "il y a une telle histoire, une telle compréhension de ce que sont l'âme française et l'âme russe", a-t-il encore ajouté.
Les musées du Kremlin de Moscou ont accueilli à leur tour une exposition unique, "France et Russie. Dix siècles ensemble", rassemblant des documents rares, des armes, des vêtements ou encore des portraits. Ces 10 siècles de relations remontent au mariage dynastique entre Anne de Kiev et le roi de France Henri Ier, ce qui est considéré comme le début des relations franco-russes.
"Notre histoire est une sorte de vie de famille qui a traversé différentes phases dans sa longue existence, et en fait c’est ce qui la rend intéressante", a déclaré la directrice générale des musées, Elena Gagarina.
L’exposition a été organisée grâce au concours d’institutions françaises et russes, dont la Bibliothèque nationale de France, les musées de Versailles ou la bibliothèque de la ville de Reims, ainsi que la galerie Tretiakov, le musée des Beaux-Arts Pouchkine et l’Hermitage.
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